Roissy : colère citoyenne contre les exportations d’armes françaises vers Israël

Partager cet article
Roissy : colère citoyenne contre les exportations d’armes françaises vers Israël

Par Imam chroniqueur Babacar Diop

Une mobilisation d’ampleur s’est tenue ce samedi à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, où plusieurs syndicats et associations ont dénoncé la responsabilité de la France dans le conflit meurtrier qui ravage Gaza. Réunis à l’appel de la CGT, FO, Solidaires et de la Ligue des droits de l’Homme, les manifestants exigent l’arrêt immédiat de toute livraison d’armes ou de composants pouvant être utilisés par l’armée israélienne.

Des pièces françaises dans les drones israéliens

Cette protestation s’appuie sur une enquête récente du média d’investigation Disclose, qui a révélé la livraison programmée d’alternateurs produits par la société française Sermat à l’entreprise israélienne Elbit Systems. Ces pièces équiperaient les drones de type Hermes 900, employés massivement dans les opérations militaires sur la bande de Gaza.
Selon Disclose, ces équipements échappent à toute réglementation stricte, n’étant ni considérés comme matériels militaires ni comme biens à double usage par les autorités françaises.

À lire aussi : Ukraine – Russie : Moscou accuse Londres de saboter les négociations de paix

Des chiffres qui interpellent

Alors que plusieurs pays européens, comme l’Espagne, la Belgique et l’Italie, ont suspendu leurs exportations d’armes vers Israël, la France poursuit ses ventes : 27,1 millions d’euros d’armement autorisés en 2024 et 74 millions d’euros de biens à double usage.
Une contradiction flagrante, soulignent les manifestants, avec les déclarations officielles de Paris en faveur d’un cessez-le-feu et d’une aide humanitaire accrue à Gaza.

Des recours juridiques et un contexte international tendu

Face à cette politique, l’association JURDI a saisi le Conseil d’État, estimant que la France viole ses obligations internationales en continuant de fournir du matériel susceptible d’être utilisé dans un contexte de violations graves du droit humanitaire.
Cette action intervient alors que la Cour internationale de justice (CIJ) a reconnu qu’un risque de génocide pèse sur la population palestinienne, et que la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Un débat moral et politique

À lire aussi : Turquie : la Flottille pour Gaza dénonce les crimes d’Israël et l’indifférence du monde

Pour de nombreux militants, cette mobilisation n’est pas seulement une question de commerce d’armes, mais une question de conscience. Comme l’a déclaré une porte-parole de la Ligue des droits de l’Homme, « on ne peut pas prôner la paix et, dans le même temps, alimenter un conflit par des livraisons de matériel militaire ».
Les protestataires appellent ainsi le gouvernement français à aligner ses actes sur ses discours, et à faire preuve d’un véritable engagement en faveur des droits humains et de la paix au Proche-Orient.

Imam chroniqueur
Babacar Diop

Partager cet article

Recherche en direct

Catégories

Autres publications

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Activer les notifications Accepter Non, merci