Turquie : la Flottille pour Gaza dénonce les crimes d’Israël et l’indifférence du monde

Par Imam chroniqueur Babacar Diop

À l’Université d’Istanbul, des activistes de la Flottille de la Liberté ont livré des témoignages bouleversants sur leur expédition vers Gaza, interceptée dans les eaux internationales par l’armée israélienne. L’événement, organisé sous le thème « Sumud et la Flottille de la Liberté – Les voix des activistes », s’inscrivait dans le cadre du programme « Le Tribunal de Gaza : Session finale », une initiative qui enquête sur les crimes présumés commis par Israël contre les civils palestiniens.

« Israël tue des civils sans aucune crainte »

Présidée par le professeur Richard Falk, ancien rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens, la rencontre a été marquée par des récits poignants.
Sumeyye Sena Polat, militante turque, a rappelé les menaces répétées des forces israéliennes dès le départ de la mission. « Israël nous a beaucoup menacés dès le début du voyage », a-t-elle confié. « Aujourd’hui, il bombarde Gaza sans aucune crainte, défiant le monde entier. Nous avons vu des bébés brûlés, éventrés, tués de manière atroce. »

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Pour elle, ce voyage human

itaire représentait un acte de solidarité universelle : « Ma vie n’a pas plus de valeur que la vôtre », a-t-elle ajouté, soulignant l’urgence morale d’agir face à l’inaction internationale.

Gaza, symbole de la dignité humaine

Une autre participante, Yasemin Acar, a insisté sur la portée universelle de la cause palestinienne :

« Gaza n’est pas ma cause, c’est celle de l’humanité »,
a-t-elle déclaré, appelant à la mobilisation continue contre l’injustice. Elle a décrit les moments de terreur vécus à bord, alors que les navires faisaient l’objet de bombardements, exhortant les peuples à « ne pas se taire face à l’oppression ».

De son côté, Mecit Bahcivan a affirmé que leur convoi avait été la cible d’une attaque de drone, faisant plusieurs blessés, avant l’arrestation d’une partie de l’équipage. Il rapporte des propos haineux attribués à certains soldats israéliens : « Nous détestons les Turcs. »

Une solidarité indéfectible envers Gaza

Pour Muhammet Fatih Sinan, quitter la prison israélienne après leur détention fut une expérience déchirante :

« Nous avons laissé derrière nous des prisonniers palestiniens, mais nous sommes partis avec l’espoir d’y retourner un jour »,
a-t-il confié, les larmes aux yeux.

Vers une justice internationale ?

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Ces témoignages interviennent alors qu’Israël fait actuellement l’objet d’une procédure devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour des accusations d’actes à caractère génocidaire. Un contexte qui ravive les appels à une réponse ferme de la communauté internationale.
Récemment, un député israélien a lui-même alerté sur « le risque d’un nouveau génocide », exhortant le monde à ne pas rester silencieux.

L’organisation de cette session en Turquie coïncide enfin avec les efforts diplomatiques d’Ankara pour obtenir un cessez-le-feu durable dans la bande de Gaza, théâtre d’un drame humanitaire sans précédent.

Imam chroniqueur
Babacar Diop