
Une affaire de corruption éclabousse la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Selon plusieurs témoignages concordants, certains enseignants auraient monnayé des hausses de notes contre des sommes d’argent ou des relations sexuelles. Face à l’ampleur des accusations, l’administration universitaire se trouve sous pression, tandis qu’une enquête interne aurait été discrètement ouverte pour faire la lumière sur ces pratiques présumées.
Un Système de Corruption Bien Rodé
Derrière les murs de l’une des plus prestigieuses facultés du pays, des pratiques alarmantes semblent s’installer dans l’ombre. Plusieurs étudiants, sous couvert d’anonymat, dénoncent des pressions exercées par certains enseignants, exploitant leur position d’autorité pour obtenir des avantages personnels.
« Il m’a clairement fait comprendre que si je voulais valider mon semestre, je devais ‘faire un effort’. Je ne pensais pas que cela signifiait céder à ses avances », témoigne une étudiante en troisième année de Lettres Modernes, visiblement bouleversée. D’autres évoquent des demandes financières déguisées sous forme de “services”.
Un étudiant en Master révèle avoir versé 50 000 francs CFA pour qu’un enseignant revoie ses notes à la hausse : « Si vous refusez de coopérer, vous risquez de redoubler, même si vous avez travaillé dur », confie-t-il.
Un Tabou Qui Persiste
Si les rumeurs circulent depuis plusieurs années, rares sont ceux qui osent parler ouvertement. La peur de représailles, d’un échec académique ou d’une exclusion dissuade bon nombre de victimes de porter plainte.
« C’est un secret de polichinelle », affirme une ancienne étudiante. « Certains professeurs profitent de la précarité des étudiants pour imposer ce chantage. Ce sont souvent les plus vulnérables qui en paient le prix. »
L’Université Sous Pression
Interpellée sur ces accusations, l’administration de la Faculté des Lettres se défend en affirmant avoir mis en place des mécanismes pour prévenir les abus. « Nous prenons ces allégations très au sérieux. Une cellule d’écoute et un dispositif de signalement sont disponibles pour tout étudiant victime ou témoin d’un comportement déplacé », indique un responsable, tout en promettant des sanctions sévères en cas de preuves avérées.
Cependant, plusieurs étudiants dénoncent l’inefficacité de ces dispositifs, qu’ils jugent trop peu accessibles ou intimidants. « Même si on signale un abus, il ne se passe souvent rien. Certains enseignants se sentent intouchables », déplore un étudiant de Licence.
Une Enquête Interne en Cours ?
D’après nos informations, une enquête interne aurait été ouverte en toute discrétion pour vérifier la véracité des accusations. Une source proche de l’administration évoque la possibilité de sanctions disciplinaires allant jusqu’à la suspension, voire la révocation, en cas de culpabilité avérée.
Des organisations étudiantes, quant à elles, exigent plus de transparence et la mise en place d’une commission indépendante pour enquêter sur ces abus. « Il est temps de briser l’omerta. Chaque étudiant mérite d’être évalué sur ses compétences, pas sur sa capacité à céder aux pressions », martèle un membre de l’Union des Étudiants Sénégalais.
En attendant les conclusions de l’enquête, le climat reste lourd sur le campus, où beaucoup espèrent que la lumière sera faite sur ces pratiques qui entachent l’intégrité académique.
Imam chroniqueur Babacar DIOP
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