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Sénégal : Un Appel à la Justice Sociale et à la Solidarité pour la souffrance silencieux des retraités

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Sénégal : Un Appel à la Justice Sociale et à la Solidarité pour la souffrance silencieux des retraités

Au Sénégal, la retraite est souvent synonyme de précarité et d’oubli. Après des décennies de labeur, nombreux sont les retraités qui se retrouvent dans des conditions de vie difficiles, marquées par des pensions insuffisantes, l’isolement et des problèmes de santé. Cette réalité soulève une question fondamentale : notre société, ancrée dans des valeurs de solidarité et de respect, fait-elle suffisamment pour honorer ceux qui nous ont précédés ?

  1. Une réalité alarmante : La précarité des retraités sénégalais

Selon des rapports récents, le Sénégal compte environ 118 000 retraités, tous secteurs confondus. Pourtant, pour beaucoup, la pension perçue ne suffit pas à couvrir les besoins essentiels. En 2003, l’Institut de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) versait en moyenne 71 408 FCFA par trimestre aux retraités, une somme bien en deçà du coût de la vie actuel. Les veuves et les orphelins reçoivent encore moins, respectivement 28 666 FCFA et 15 789 FCFA.

En plus de ces difficultés financières, les retraités font face à des défis sanitaires majeurs. Des maladies chroniques comme l’hypertension et le diabète sont répandues, et les coûts médicaux, souvent élevés, deviennent inaccessibles pour beaucoup. Selon le sociologue sénégalais Abdou Salam Fall, “le vieillissement au Sénégal est devenu un enjeu de société négligé, malgré son impact profond sur les familles et la cohésion sociale.”

  1. La voix de l’Islam : Un devoir sacré envers les aînés

L’Islam accorde une importance capitale au respect des personnes âgées et au soin des plus vulnérables. Le Coran exhorte les croyants à témoigner de la bonté envers leurs parents :

« Et ton Seigneur a décrété : “N’adorez que Lui ; et (témoignez) de la bonté envers les père et mère…” (Sourate Al-Isra, 17:23).

Le Prophète Muhammad (paix et salut sur lui) a également dit :

“Il n’est pas des nôtres celui qui ne respecte pas nos anciens et ne fait pas miséricorde à nos jeunes.” (Hadith rapporté par At-Tirmidhi).

Ces enseignements rappellent qu’il est un devoir moral et religieux d’assurer une vieillesse digne aux aînés.

  1. Les marabouts sénégalais : Des voix qui plaident pour la dignité

Les guides spirituels du Sénégal, figures d’autorité morale, ont souvent souligné l’importance d’honorer les anciens. Serigne Babacar Sy, khalife général de la Tijaniyya, rappelait :

“Celui qui honore les anciens s’honore lui-même, car la vieillesse est le miroir de notre propre avenir.”

Serigne Abdou Aziz Sy « Dabakh » insistait aussi sur la nécessité d’une solidarité intergénérationnelle :

“Les jeunes doivent prendre soin des aînés, non par obligation, mais par reconnaissance du chemin qu’ils ont tracé pour eux.”

Ces paroles résonnent comme un appel à restaurer la dignité des retraités et à redonner sens à la fraternité sociale.

  1. Un appel à l’action : Responsabilité collective et engagement social

La situation des retraités au Sénégal n’est pas qu’une question économique ; elle est aussi un baromètre de la justice sociale. Selon le politologue sénégalais Babacar Guèye :

“Une société se mesure à la façon dont elle traite ses membres les plus vulnérables. Le bien-être des retraités est une responsabilité collective.”

Pour améliorer leur condition, il est urgent de :

Réformer les systèmes de pension pour garantir des revenus décents.

Assurer un accès abordable aux soins médicaux pour les personnes âgées.

Sensibiliser les jeunes générations à l’importance du respect des aînés.

Créer des espaces de socialisation pour lutter contre l’isolement des retraités.

Conclusion : Restaurer la dignité, un devoir sacré

La souffrance des retraités au Sénégal est un défi moral et sociétal. L’Islam, les enseignements des marabouts et les voix des spécialistes contemporains convergent vers un même message : il est impératif de protéger et de soutenir ceux qui ont consacré leur vie au service de la société.

En honorant nos aînés, nous affirmons notre humanité et notre engagement envers un avenir plus juste et plus solidaire.

Imam chroniqueur Babacar DIOP


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