Le journaliste zimbabwéen Blessed Mhlanga, travaillant pour la chaîne de télévision en ligne HStv, demeure en détention après que sa demande de libération sous caution a été rejetée par un tribunal de Harare le 28 février 2025. Mhlanga a été arrêté à la suite de son interview avec Blessed Geza, membre du Front populaire Zanu, au cours de laquelle Geza a critiqué ouvertement le président Emmerson Mnangagwa et appelé à sa démission. Les autorités accusent le journaliste d’incitation à la violence publique en raison de la diffusion de cette interview.
Cette arrestation suscite des inquiétudes quant à la liberté de la presse au Zimbabwe. Les défenseurs des médias estiment que ces accusations visent à réprimer le journalisme indépendant et à dissuader les journalistes de couvrir des sujets sensibles. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a condamné l’arrestation de Mhlanga, la qualifiant de tentative flagrante de museler la presse libre. Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ, a déclaré : “Les autorités zimbabwéennes doivent cesser de criminaliser le journalisme et libérer immédiatement Blessed Mhlanga.”
L’Union nationale des journalistes du Zimbabwe (ZUJ) a également exprimé sa préoccupation face à cette détention, affirmant que les journalistes doivent être libres de mener des interviews sans craindre des représailles. Le secrétaire général de la ZUJ, Foster Dongozi, a déclaré : “Nous demandons aux autorités de respecter la Constitution du Zimbabwe, qui garantit la liberté de la presse et d’expression.”
L’arrestation de Blessed Mhlanga intervient dans un contexte où les autorités zimbabwéennes sont souvent critiquées pour leur traitement des journalistes, notamment ceux qui couvrent des sujets critiques envers le gouvernement. Les organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse continuent de surveiller de près la situation, appelant à la libération immédiate de Mhlanga et au respect des droits fondamentaux des journalistes au Zimbabwe.
Les observateurs internationaux suivent de près cette affaire, craignant que la détention de Mhlanga ne soit le signe d’une répression accrue contre les voix dissidentes à l’approche des élections générales prévues plus tard cette année. L’Union européenne et les Nations Unies ont exprimé leur inquiétude concernant l’espace démocratique au Zimbabwe et ont exhorté le gouvernement à garantir le respect des droits fondamentaux.
Malgré les pressions internationales, les autorités zimbabwéennes n’ont pas encore indiqué si elles envisageaient de libérer Blessed Mhlanga ou de retirer les charges retenues contre lui. Les partisans de Mhlanga organisent des manifestations pacifiques et des campagnes en ligne pour exiger sa libération, tandis que les médias locaux et internationaux continuent de couvrir l’affaire de près.
Imam chroniqueur Babacar DIOP
