TÉHÉRAN – Un nouvel épisode de tension diplomatique s’est ouvert entre la République islamique d’Iran et les États-Unis, après l’annonce par Washington de nouvelles sanctions ciblant le secteur énergétique iranien. Ces mesures, dévoilées en pleine phase de discussions indirectes entre les deux pays, ont suscité une vive réaction de la part de Téhéran, qui y voit un signal négatif pour l’avenir du dialogue.
Dans une déclaration officielle, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, a accusé l’administration américaine de manquer de « bonne volonté » et de « sérieux » dans les efforts diplomatiques. Il affirme que ces sanctions « sapent les initiatives en cours » et compromettent la possibilité d’une avancée constructive, notamment dans les discussions prévues à Oman sur le programme nucléaire iranien.
« Alors même que des discussions indirectes sont en préparation, les États-Unis choisissent l’escalade économique. Ce n’est ni un geste diplomatique ni un message de paix », a-t-il déclaré.
Des sanctions à contretemps
Les nouvelles restrictions visent des entreprises et individus liés à la production et à l’exportation de pétrole et de gaz iraniens, secteurs cruciaux pour l’économie du pays. Washington affirme vouloir freiner le financement présumé d’activités régionales « déstabilisatrices » menées par l’Iran, en particulier via ses alliés au Moyen-Orient.
Mais pour Téhéran, ces sanctions constituent un acte de provocation et un obstacle majeur à tout progrès vers une désescalade.
Le nucléaire iranien en toile de fond
Cette montée des tensions intervient alors que les négociations sur le dossier nucléaire iranien peinent à reprendre pleinement. L’accord de 2015 (JCPOA), abandonné unilatéralement par les États-Unis sous l’administration Trump, n’a toujours pas été restauré malgré des pourparlers intermittents.
L’Iran, qui refuse désormais de limiter l’enrichissement d’uranium sans levée préalable des sanctions, voit dans cette nouvelle offensive économique une tentative de pression politique avant d’éventuelles discussions.
Un climat diplomatique fragilisé
Le message envoyé par Washington pourrait compliquer davantage les relations déjà fragiles entre les deux pays. Tandis que l’Union européenne et certains pays du Golfe encouragent la reprise du dialogue, l’Iran avertit qu’il ne se prêtera à aucune négociation « sous la menace ou la coercition ».
« Le respect mutuel est un préalable à toute discussion sérieuse. Ces mesures vont dans le sens inverse », a insisté le porte-parole iranien.
À quelques jours de la prochaine session de pourparlers à Oman, ce nouvel affrontement diplomatique montre à quel point les relations irano-américaines restent marquées par la méfiance et les calculs géopolitiques. Le chemin vers un accord durable s’annonce plus sinueux que jamais.
