À l’ère des réseaux sociaux, où la désinformation peut se propager plus rapidement qu’un virus, la santé publique se retrouve au pied du mur. Les campagnes de vaccination, indispensables à la protection des populations, trouvent souvent face à elles une vague de scepticisme alimentée par des allégations infondées. Face à ce constat alarmant, les autorités sanitaires de la région des Plateaux-Est prennent les devants en mobilisant un acteur clé : les médias. C’est dans ce contexte préoccupant qu’un atelier de renforcement de capacités a eu lieu ce 4 avril 2025 à Atakpamé, rassemblant divers acteurs impliqués dont les professionnels des médias issus de la presse en ligne, des radios communautaires et des points focaux PEV de ladite région pour amplifier leur voix en faveur de la vaccination.
Cet événement s’inscrit dans le cadre de la subvention RSS3 (Renforcement des Systèmes de Santé), soutenue par GAVI et le Fonds mondial. Trente participants se sont réunis pour se former sur des thématiques cruciales, notamment le vaccin contre le papillomavirus humain (VPH).
Les responsables des Divisions de l’Immunisation, de la Promotion de la Santé, le Chargé Régional Promotion de la Santé et le Chargé de la Planification des Approvisionnements, ont souligné le rôle vital de la communication dans l’efficacité du Programme Élargi de Vaccination (PEV). « Sans l’adhésion et l’engagement des populations, même les meilleures stratégies logistiques et médicales ne peuvent garantir des résultats », ont-ils insisté.
Le Chargé de la Planification des Approvisionnements, a particulièrement mis en exergue l’importance de telles rencontres : « En équipant les professionnels des médias avec des outils et des connaissances adaptés, nous leur permettons de devenir des ambassadeurs crédibles de la vaccination. Ces formations sont essentielles pour instaurer une confiance durable entre les autorités sanitaires et la population. »
Le Chef Division Promotion de la Santé a renchéri en affirmant que « la responsabilité des médias dans la lutte contre la désinformation ne peut être sous-estimée ; ils sont en première ligne pour véhiculer des messages de santé justes et fondés sur des preuves. »
Les participants ont ensuite été outillés sur les dangers des rumeurs, en particulier autour du VPH, qui est crucial pour prévenir le cancer du col de l’utérus, un fléau souvent mal compris dans les milieux ruraux. L’importance du calendrier vaccinal pour les enfants et les femmes enceintes a été également rappelé, encourageant la diffusion de ces messages dans les langues locales.
Les journalistes ont reçu des formations sur la vérification des faits, ont appris à élaborer des contenus adaptés à leur contexte, et ont été initiés à la déconstruction des idées reçues autour des vaccins. À travers des échanges fructueux, ils ont exploré des méthodes de communication efficaces, alliant témoignages de bénéficiaires et collaborations avec des leaders communautaires et religieux.
À l’issue de cet atelier, les participants se sont engagés à intensifier leurs efforts de sensibilisation dans leurs communautés, en particulier en milieu rural. Ils ont également proposé la création d’un réseau régional de journalistes spécialisés sur les questions de vaccination, afin d’assurer une meilleure et efficiente couverture et continue des campagnes sanitaires.
La session de la région des Plateaux-Est représente l’une des étapes clés dans la lutte contre la désinformation sanitaire dans la région. En misant sur la puissance des médias, les autorités ouvrent la voie à une santé publique éclairée, bâtie sur l’éducation, la proximité et la confiance mutuelle. Dans les Plateaux-Est, cet engagement semble prometteur, promettant des lendemains où une information fiable sera non seulement un rempart contre la désinformation, mais un vecteur d’espoir pour des générations à venir, prêtes à affronter les défis sanitaires avec assurance et connaissance.
Jean-Marc Ashraf EDRON
