L’accès à une hygiène menstruelle adéquate reste un défi majeur dans de nombreuses communautés rurales, où les tabous et le manque de moyens limitent les options des jeunes filles. Pourtant, l’hygiène menstruelle est bien plus qu’une simple question de confort : elle est une condition essentielle de la dignité, de la santé et de l’éducation des filles. Conscients de cette réalité, les jeunes du Club Girls Lead de Tado et du Conseil Consultatif Préfectoral des Enfants (CCPE) du Moyen Mono ont décidé d’agir.
À travers une activité de production et de distribution de serviettes hygiéniques réutilisables et de savon liquide, ces jeunes militants ont non seulement apporté des solutions concrètes à leurs communautés, mais ont également engagé une réflexion collective sur l’importance de l’hygiène menstruelle et la déconstruction des stéréotypes. Une initiative novatrice et inspirante, qui montre qu’avec de la sensibilisation et de l’engagement, il est possible de transformer positivement le quotidien des filles et des femmes.
Les 8 et 9 mars 2025, une cinquantaine de jeunes, dont 30 filles, se sont réunis pour cette action citoyenne portée par le projet Girls Lead 2. Avant d’entrer dans le vif du sujet, l’événement a été marqué par une présentation de la Politique de Sauvegarde des Enfants et des Participants aux Programmes (PSEPP), afin d’assurer un cadre respectueux et sécurisé pour toutes les activités.
La première phase de l’atelier a permis aux participants de découvrir et de pratiquer la fabrication de savon liquide. Un savoir-faire simple mais essentiel, qui leur offre une autonomie dans leur hygiène quotidienne et leur permet de partager cette compétence avec leurs familles et leurs communautés.
Mais au-delà des aspects pratiques, cet événement se voulait aussi un espace de réflexion et d’échange. Grâce à l’implication des pairs éducateurs formés à la gestion de l’hygiène menstruelle, accompagnés de la chargée de l’engagement des jeunes (YEO), des séances interactives ont été organisées autour de thématiques cruciales : la compréhension du cycle menstruel, la fabrication et l’entretien des serviettes réutilisables, ainsi que la masculinité positive.
L’objectif ? Briser le silence autour des règles, encourager une approche décomplexée et bienveillante, et surtout, faire en sorte que les jeunes garçons soient également impliqués dans ces discussions pour favoriser une solidarité et un soutien au sein des communautés.
L’activité s’est clôturée sur une évaluation collective, où les participants ont exprimé leur satisfaction et leur engagement à relayer ces bonnes pratiques auprès de leurs pairs. Cet enthousiasme reflète une prise de conscience importante : l’hygiène menstruelle ne doit plus être un sujet tabou, mais une priorité de santé publique et d’égalité des chances.
Au-delà de la simple distribution de serviettes hygiéniques réutilisables et de savon liquide, cette initiative ouvre la voie à une transformation sociale durable. Elle permet non seulement aux jeunes filles d’accéder à des solutions d’hygiène écologiques et économiques, mais elle sensibilise toute une génération à l’importance de la dignité menstruelle et de l’inclusion des garçons dans ce combat.
En misant sur l’éducation, l’action concrète et la transmission de savoirs, le Club Girls Lead de Tado et le CCPE du Moyen Mono démontrent que le changement est à portée de main. Il suffit d’une mobilisation collective et d’un engagement sincère pour bâtir un avenir où chaque fille peut vivre ses menstruations sans honte ni contrainte.
Par la rédaction
