Togo : Une jeunesse sacrifiée, un avenir confisqué — nouveau sursaut d’un pays à la croisée des chemins

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Dans On nous a volé l’avenir, Frédéric Herman Tossoukpe décrit une nation où les systèmes publics s’effondrent, la jeunesse en perdition, et la corruption s’ancre dans la norme. Mais, à l’aube de 2025, un élan de résistance apparaît — porté par les jeunes, les initiatives locales et des experts qui appellent à la refondation.

Togo : Une jeunesse sacrifiée, un avenir confisqué — nouveau sursaut d’un pays à la croisée des chemins

Un malaise à l’échelle nationale

Un rapport de l’IMF en 2024 souligne l’« économie robuste », mais alerte sur l’épuisement des marges budgétaires et l’urgence de réformes structurelles en santé et éducation . La Banque mondiale relève également que la création d’un million d’emplois d’ici 2030 reste un défi majeur, notamment pour les jeunes sous‑employés .

Santé : la “condamnation silencieuse” persistent

Au-delà du diagnostic de Tossoukpe, les chiffres du BTI confirment : près d’un médecin pour 14 500 habitants, des régions rurales où l’accès aux soins est catastrophique . Les Togolais vivent souvent un choix impossible : soins ou survie.

Jeunesse : dérives, mais réponses locales

Avec 60 % de la population de moins de 25 ans, plus de 60 % sont sous‑employés, principalement dans l’informel . La santé mentale, structure peu développée au Togo, demeure un sujet tabou — un constat partagé par de nombreux psychologues ouest‑africains.

Toutefois, des projets comme Emplois des Jeunes Vulnérables de la Banque mondiale ont soutenu 14 400 jeunes en zone rurale entre 2018 et 2021, notamment 8 600 femmes, avec 94 % de micro‑entreprises encore actives après six mois . Exemple concret : Boukay Omorou (région des Savanes) a pu nourrir sa famille et acquérir autonomie grâce à ce soutien.

Entrepreneuriat : entre espoir et hostilité

L’entrepreneuriat est perçu comme un “suicide à petit feu” dans l’ouvrage. Les experts partagent ce constat : la bureaucratie, la pression fiscale, l’accès au crédit et l’environnement institutionnel sont des freins récurrents . L’économiste Felwine Sarr avertit : « vous demandez à vos jeunes d’innover, mais leur refusez les conditions ».

La corruption : un régime enraciné

Les scandales récents — détournement de 21,8 M USD des fonds Covid impliquant plusieurs ministres — et la nomination d’un népotisme institutionnalisé témoignent d’un système où la corruption est devenue un rituel . Le Guardian d’Afrique note : « la corruption n’est pas un accident en Afrique, c’est une institution ».

Malgré la création récente d’une Haute Commission anti‑corruption, les arrestations spectaculaires en 2024 n’ont ciblé que des ministres de second rang, laissant libres les véritables barons .

Exil des cerveaux et para‑élitisme

L’évasion des talents, qualifiée de « trahison nationale » par Tossoukpe, trouve un écho dans les travaux de Kossi Tepe : la massification de l’enseignement supérieur sans infrastructures adéquates appauvrit la qualité de la formation et pousse les meilleurs à fuir .

Éclaircies : l’éveil d’une nouvelle conscience

Plusieurs voix contemporaines appelant à la relance émergent :

Myriam Dossou d’Almeida, ministre en charge de la jeunesse, a lancé des micro‑subventions (jusqu’à 1 million XOF) et dirigé des initiatives contre la toxicomanie, encourageant la création de micro‑entreprises .

Yvon Koudam, jeune innovateur togolais, représente le pays lors de forums internationaux (Emerging Valley, BILYF) et plaide pour l’innovation comme moteur de développement .

Agriculture : promesse ou leurre ?

Le programme A.G.E. (Agricultural Goals for Expansion) lancé sous le ministère de l’agriculture ambitionne de moderniser les zones rurales à travers l’irrigation, la mécanisation et des partenariats internationaux — mais des rapports Reddit dénoncent un déploiement régional inégal, exacerbé par des manipulations ethniques, provoquant famine et soulèvements dans le sud du pays en 2025 .

La parole comme dernier rempart

Au cœur de l’ouvrage résonne un message de résilience : la jeunesse refusant de se taire. Comme le philosophe Souleymane Bachir Diagne l’affirme : « Ce que l’Afrique attend de ses enfants, ce n’est pas qu’ils partent, mais qu’ils réveillent ».

Pour Tossoukpe, la parole écrite et orale est la seule arme face à l’oubli et au désespoir. En pleine crise, le Togo cherche son avenir — en mobilisant ses jeunes, ses micro‑entrepreneurs et ses penseurs. Corruption, détresse, fortunes inégales : la tragédie est là. Mais aussi l’espoir d’un réveil collectif.

Conclusion
Ce nouvel éclairage, appuyé par des données et initiatives de terrain jusqu’à 2025, réaffirme l’urgence d’un engagement national pour reconstruire le Togo, non seulement avec des réformes structurelles, mais surtout avec la force d’une jeunesse en marche vers la dignité.

Par imam chroniqueur Babacar Diop

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