
À l’approche du mois béni de Ramadan, période de jeûne, de piété et de partage, de nombreuses familles se trouvent confrontées à une réalité préoccupante : la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires. Ce qui devrait être un moment de recueillement et de solidarité devient pour beaucoup un défi économique majeur, exacerbant les difficultés du quotidien.
Une flambée des prix insoutenable
Dans les marchés, l’inflation frappe de plein fouet les produits de première nécessité. L’huile, le sucre, la farine, les légumes, sans oublier les dattes essentielles pour rompre le jeûne, voient leurs prix atteindre des sommets. “L’année dernière, je pouvais remplir mon panier avec 10 000 francs CFA. Aujourd’hui, il me faut presque le double pour les mêmes produits”, témoigne Aïssatou, mère de trois enfants, un air d’inquiétude sur le visage.
Les commerçants eux-mêmes s’inquiètent de la situation. “Les clients négocient plus qu’avant, et beaucoup repartent avec moins d’articles”, explique Moussa, vendeur sur un marché populaire. Cette flambée des prix n’épargne personne, frappant de plein fouet les foyers aux revenus modestes.
Un paradoxe dans un pays riche en ressources
Ce contexte est d’autant plus difficile à accepter que le pays regorge de ressources naturelles précieuses comme le pétrole, le gaz et l’or. Pourtant, les bénéfices de ces richesses semblent tarder à soulager le quotidien des citoyens. Dans d’autres nations productrices, l’électricité et le carburant sont plus abordables, réduisant l’impact des hausses mondiales.
“Comment expliquer que dans un pays qui possède du pétrole et du gaz, les factures d’électricité continuent d’augmenter ? Les autorités doivent agir pour protéger les familles”, s’indigne Mamadou, fonctionnaire et père de famille.
Des attentes fortes envers le gouvernement
Face à cette crise, les appels à l’intervention de l’État se multiplient. De nombreuses voix réclament des mesures urgentes pour plafonner les prix des denrées essentielles, renforcer les subventions et soulager les ménages les plus vulnérables.
“Nous demandons au gouvernement de prendre ses responsabilités. Le Ramadan est un mois sacré, personne ne devrait manquer de quoi rompre son jeûne”, plaide Khadija, militante pour la justice sociale.
Certains économistes suggèrent une révision des politiques fiscales et une meilleure gestion des revenus issus des ressources naturelles pour garantir un coût de la vie plus accessible.
Un esprit de solidarité mis à l’épreuve
En attendant des mesures concrètes, la solidarité traditionnelle du Ramadan devient plus essentielle que jamais. Associations caritatives et initiatives locales s’organisent pour distribuer des paniers alimentaires aux plus démunis.
Malgré les difficultés, l’espoir demeure. Pour beaucoup, ce mois sacré reste un temps de générosité et de foi, où l’entraide peut atténuer les souffrances. Mais sans un engagement fort des autorités, le Ramadan 2025 risque de rester gravé comme l’un des plus éprouvants de ces dernières années.
Imam chroniqueur Babacar DIOP