
Le suspect dans l’affaire du meurtre d’Aboubakar Cissé, un jeune homme de 21 ans de nationalité française, a été extradé d’Italie vers la France ce jeudi 9 mai 2025. Cette remise aux autorités françaises marque une avancée importante dans cette affaire dramatique survenue le 25 avril dernier dans une mosquée de La Grand-Combe, une commune située dans le département du Gard.
Selon les informations relayées par la presse française, le suspect s’était rendu aux autorités italiennes après avoir pris la fuite pendant trois jours. Il était parvenu à quitter le territoire français avant de se livrer, permettant ainsi aux services de coopération judiciaire européenne de déclencher rapidement une procédure d’extradition.
Lors d’une conférence de presse tenue le 2 mai, la procureure de la République à Nîmes, Cécile Gensac, avait déclaré que le geste criminel du jeune homme serait motivé par des « ressorts très personnels ». Elle a toutefois précisé que, malgré la gravité des faits et le contexte particulièrement sensible — un assassinat survenu dans un lieu de culte pendant la prière —, le parquet national antiterroriste n’avait pas retenu la qualification d’acte terroriste. Toutefois, une vigilance renforcée reste de mise dans le suivi de ce dossier.
La victime, Aboubakar Cissé, un jeune Malien de confession musulmane, a été poignardée à plusieurs reprises alors qu’il était en prière. Son décès a bouleversé la communauté locale et internationale. Son corps a été rapatrié dans son pays natal, le Mali, où une cérémonie religieuse s’est tenue dans le quartier de Garantigibougou à Bamako.
L’avocat de la famille, Me Yassine Bouzrou, s’est opposé à la version officielle présentée par le parquet. Il soutient que les éléments du dossier laissent penser à une « volonté obsessionnelle de tuer », et demande que les circonstances entourant l’acte soient examinées avec plus de rigueur. Des sources proches de l’enquête citées par Franceinfo précisent que le suspect pourrait être poursuivi pour meurtre avec préméditation, une qualification qui alourdirait significativement les charges retenues contre lui.
L’affaire, à la croisée de faits divers et de débats sociétaux, continue de susciter de nombreuses réactions en France et au Mali. Les investigations se poursuivent pour établir l’ensemble des responsabilités et motivations, tandis que la famille d’Aboubakar Cissé réclame vérité et justice.
Imam chroniqueur Babacar Diop