Une vague de condamnations internationales a suivi l’attaque meurtrière perpétrée contre un convoi humanitaire des Nations unies dans l’État du Darfour-Nord, au Soudan. L’assaut, survenu plus tôt cette semaine, a coûté la vie à cinq travailleurs humanitaires et blessé plusieurs autres, tout en causant la destruction de précieuses fournitures destinées aux populations civiles.
L’incident s’est produit alors que le convoi, composé de 15 camions transportant de l’aide alimentaire, faisait route vers El-Fasher. Selon des sources humanitaires, l’itinéraire du convoi avait été préalablement communiqué à toutes les parties impliquées dans le conflit, ce qui n’a cependant pas empêché l’attaque violente, accompagnée de l’incendie de plusieurs véhicules et de la perte de stocks essentiels destinés aux plus vulnérables.
Face à cette tragédie, une coalition internationale baptisée Unis pour sauver des vies et la paix au Soudan a publié une déclaration commune dénonçant l’agression. Ce groupe, qui rassemble l’Arabie saoudite, les États-Unis, la Suisse, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Union africaine et les Nations unies, a réaffirmé l’impératif de respecter le droit international humanitaire.
Dans leur communiqué, les membres du groupe ont souligné que « les attaques visant les civils, les travailleurs humanitaires et les infrastructures constituent une violation grave des normes internationales ». Ils ont appelé toutes les parties en conflit à mettre fin aux violences, à garantir la sécurité des civils et à faciliter le libre passage des convois humanitaires.
Le ministère saoudien des Affaires étrangères, qui a relayé la déclaration du groupe sur la plateforme X (anciennement Twitter), a également présenté ses condoléances aux familles des victimes. « Ces humanitaires ont perdu la vie en servant les plus démunis », a-t-il rappelé.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’UNICEF, impliqués dans cette opération humanitaire, ont également publié un communiqué conjoint, exprimant leur profonde inquiétude face à la recrudescence des violences dans une région déjà marquée par des années de conflit.
Depuis le 10 mai 2024, El-Fasher est le théâtre de combats répétés entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), malgré les appels répétés de la communauté internationale à la désescalade. Le gouvernement soudanais et les FSR se rejettent mutuellement la responsabilité de cette dernière attaque. Les autorités de Khartoum accusent les FSR de cibler systématiquement les infrastructures civiles et humanitaires sans représailles. Ces allégations, bien que non vérifiées de manière indépendante, renforcent le climat de méfiance et de tension qui règne actuellement dans le pays.
La situation humanitaire au Soudan, notamment au Darfour, continue de se détériorer à un rythme alarmant. Des millions de personnes restent dépendantes de l’aide extérieure, dans un contexte de conflits prolongés, d’effondrement des services publics et d’insécurité persistante.
L’appel à un accès humanitaire sans entrave résonne avec une urgence accrue, alors que la violence menace non seulement la survie des populations civiles mais aussi la capacité des organisations internationales à opérer efficacement sur le terrain.
Imam chroniqueur Babacar Diop
