🇧🇯 Natitingou – CEG BERECINGOU : quand l’école publique devient un symbole d’abandon

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🇧🇯 Natitingou – CEG BERECINGOU : quand l’école publique devient un symbole d’abandon

Analyse politique de Tossoukpe Frédéric Herman | Dunia News

Au CEG BERECINGOU, dans la commune de Natitingou, les conditions d’apprentissage frôlent le scandale républicain. Des élèves, censés apprendre dans la dignité, s’entassent dans des boutiques prêtées par des particuliers, transformées en salles de classe improvisées. D’autres, faute de place, suivent les cours à l’extérieur, exposés au soleil, au bruit des motos et à la poussière. Une école sans murs, mais pleine de promesses trahies.

Une école publique qui perd sa mission

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Ce tableau n’est pas un simple incident logistique : il traduit une crise structurelle du système éducatif béninois, où les inégalités territoriales sont devenues une norme silencieuse.
Comment peut-on encore parler d’« École de la République » quand, à Bérécingou, les élèves apprennent sous le vacarme des engins et la pluie, tandis que d’autres régions disposent d’établissements ultramodernes ?
Le CEG Bérécingou n’a qu’un bâtiment de trois classes, une direction et un magasin. Le reste relève du bricolage communautaire — signe d’une école tenue à bout de bras par les citoyens, mais oubliée par l’État.

L’État absent, la jeunesse en attente

Dans une région où l’éducation devrait être le socle du développement, l’État brille par son absence.
Les promesses de modernisation de l’école rurale se heurtent à la réalité des terrains : manque d’infrastructures, effectifs pléthoriques, enseignants débordés, moyens dérisoires.
Les enfants de Bérécingou paient ainsi le prix du désintéressement politique, victimes d’un système où l’investissement éducatif dépend souvent du lieu de naissance.

L’enjeu politique : redéfinir la justice territoriale

Ce drame silencieux pose une question centrale : à quoi sert la décentralisation si les territoires ruraux continuent d’être les oubliés du progrès ?
L’éducation est un droit, pas une faveur.
Elle ne peut être sacrifiée sur l’autel de la bureaucratie ou des discours de façade. Le développement du Bénin passera par sa jeunesse, mais une jeunesse mal assise sur des bancs de fortune ne pourra pas porter le pays loin.

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Dunia News – Position éditoriale

Ce qui se joue à Bérécingou dépasse les murs fissurés d’un collège. C’est le miroir d’un État qui doit choisir entre la communication et la compassion, entre les statistiques et la réalité.
Investir dans l’école, ce n’est pas inaugurer des bâtiments pour la photo : c’est bâtir la conscience nationale.

📍 DUNIA NEWS – Analyse politique
✍🏾 Tossoukpe Frédéric Herman
Informer, c’est construire. Se taire, c’est trahir.

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