🇲🇬 Madagascar : l’armée déclare sa fidélité au peuple et appelle à l’unité

Quand le fusil hésite, c’est le cœur d’une nation qui parle.
ChapĂ´
À Antananarivo, une partie de l’armée malgache a pris la parole ce samedi 11 octobre 2025, déclarant sa fidélité au peuple et appelant les forces de sécurité à refuser les ordres de tirer sur les manifestants. Dans une île secouée par la colère et la misère, cette prise de position fait trembler les fondations du pouvoir d’Andry Rajoelina. Entre loyauté à la nation et obéissance à l’État, Madagascar entre dans une zone de turbulences où chaque geste compte.
À lire aussi : Ahoua Don Mélo lance sa campagne : « Pour une Côte d’Ivoire souveraine et digne »
Les faits
La déclaration est partie du CAPSAT, une unité du Corps d’administration des Personnes et des Services de l’Armée de Terre.
Face à la répression des manifestations dans la capitale, ses responsables ont appelé leurs frères d’armes à ne pas tirer sur les civils, à rejoindre le peuple et à préserver l’unité nationale.
Dans les rues d’Antananarivo, des soldats ont été vus marchant aux côtés des manifestants.
Le palais présidentiel, visiblement sous tension, a réagi en assurant que le président Andry Rajoelina “reste au pays” et continue d’exercer ses fonctions.
Mais dans les quartiers populaires, c’est une autre musique qu’on entend : celle d’une armée qui semble enfin écouter les cris du peuple.
Contexte : la colère d’un peuple oublié
Madagascar vit depuis plusieurs mois au rythme des frustrations accumulées : pauvreté galopante, inflation insoutenable, chômage massif et sentiment d’abandon des campagnes.
La colère sociale s’est transformée en un vaste mouvement de protestation contre un pouvoir jugé déconnecté et autoritaire.
Les rues d’Antananarivo, Toamasina ou Mahajanga bruissent d’un même cri : “Aoka izay !” — Assez, ça suffit !
Analyse Dunia News : quand l’armée se souvient de sa mission
À lire aussi : Nguekhokh : L’OCRTIS met la main sur 20 blocs de chanvre indien
L’armée malgache, souvent instrumentalisée par le pouvoir dans l’histoire du pays, envoie cette fois un message fort : sa légitimité ne vient pas du palais, mais du peuple.
Cet appel à l’unité est à la fois un avertissement et une confession.
Il dit : “Nous avons compris.”
Compris que la force d’un uniforme ne réside pas dans l’obéissance aveugle, mais dans la protection de la vie.
Compris que la stabilité ne se maintient pas par la peur, mais par la justice.
Dunia News le rappelle : quand un militaire choisit de protéger plutôt que d’opprimer, ce n’est pas une rébellion — c’est un retour à la mission première de l’armée républicaine : servir le peuple.
Mais cette posture, aussi noble soit-elle, reste fragile.
Une fracture au sein des forces armées peut aussi ouvrir la voie à l’instabilité, voire à un coup d’État déguisé sous des habits patriotiques.
Le défi est donc immense : transformer cet élan en dialogue national, et non en affrontement institutionnel.
Parole au peuple
Dans le quartier populaire d’Anosibe, une mère de famille confiait hier :
« Quand j’ai vu des soldats marcher avec nous, j’ai pleuré. Peut-être que cette fois, Dieu nous écoute. »
À Ambohijatovo, un étudiant brandissait une pancarte où l’on pouvait lire :
“Nous ne voulons pas la guerre. Nous voulons être entendus.”
Ces voix, Dunia News les recueille, les amplifie et les protège.
Car l’histoire appartient à ceux qui refusent le silence imposé.
À lire aussi : Rentrée scolaire 2025-2026 : près de 5 000 enseignants mobilisés pour un démarrage optimal
Regard africain
De Niamey à Ouagadougou, de Conakry à Antananarivo, le même scénario se répète : le peuple réclame sa place, l’armée se retrouve face à un choix moral.
Partout, l’Afrique se demande :
Jusqu’où obéit-on, quand l’ordre devient injustice ?
L’Afrique des consciences s’éveille.
Et c’est peut-être cela, le véritable printemps malgache — non pas une chute de régime, mais une réconciliation entre la force et la foi, entre le peuple et ses défenseurs.
Conclusion Dunia News
L’armée malgache vient de prononcer des mots que beaucoup attendaient : fidélité au peuple, appel à l’unité.
Mais au-delà des slogans, la question reste entière : qui tient encore le fusil, et pour qui ?
Dans cette île rouge où la pauvreté saigne plus que les balles, l’avenir ne se jouera pas sur un champ de bataille, mais dans la conscience collective.
Et comme le dit un vieux proverbe malgache :
“Tsy misy hazo tsy miraraka amin’ny rivotra.”
Aucun arbre ne résiste éternellement au vent.
À lire aussi : France : Menace d’attentat à Notre-Dame de Paris, la cathédrale fermée temporairement
Rédaction : Dunia News Afrique – Rubrique Politique & Société
Sous la direction de Tossoukpe Frédéric Herman
© Dunia News 2025 – Tous droits réservés.













