Alassane Ouattara, réélu pour un quatrième mandat : une victoire triomphale mais contestée

La Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire a officiellement proclamé les résultats du scrutin présidentiel tenu ce week-end. Le président sortant, Alassane Dramane Ouattara, a été réélu dès le premier tour avec 89,77 % des suffrages exprimés, selon les chiffres annoncés par le président de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly.
Cette victoire écrasante, bien que présentée comme une confirmation de la stabilité et de la continuité, suscite déjà de vives réactions au sein de l’opposition et de la société civile, en raison notamment de l’absence des deux principales figures de l’opposition lors du scrutin.
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Derrière le chef de l’État ivoirien, Jean-Louis Billon, entrepreneur et ancien ministre du Commerce, arrive en deuxième position avec 3,09 % des voix. Le taux de participation, évalué à 50,10 %, témoigne d’une mobilisation modérée des électeurs dans un contexte politique tendu.
Si les partisans du président saluent une « victoire du développement et de la stabilité », les détracteurs dénoncent une élection « verrouillée d’avance », rappelant les appels au boycott émanant de plusieurs formations de l’opposition.
Certains observateurs internationaux soulignent que cette réélection, bien que conforme aux textes en vigueur, pose la question du renouvellement démocratique en Afrique de l’Ouest, où plusieurs dirigeants ont prolongé leurs mandats au nom de la stabilité nationale.
Pour sa part, M. Ouattara, au pouvoir depuis 2011, a promis dans son discours de victoire de « poursuivre la modernisation de la Côte d’Ivoire, dans la paix et la cohésion ».
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Analyse
Ce nouveau mandat consolide la position d’Alassane Ouattara comme l’un des dirigeants les plus influents de la sous-région, mais relance le débat sur les limites constitutionnelles du pouvoir exécutif.
Selon le politologue ivoirien Jean Alabro (La démocratie piégée en Afrique de l’Ouest, éd. L’Harmattan, 2022, p. 94), « le pluralisme politique ne se mesure pas seulement à la tenue d’élections, mais à la possibilité réelle d’alternance et à la confiance des citoyens dans le processus électoral ».
imam chroniqueur
Babacar Diop













