Parc W, Bénin – 17 avril 2025. Une attaque d’une extrême violence a endeuillé les forces armées béninoises ce jeudi, alors que huit de leurs soldats ont été tués dans une embuscade attribuée à des groupes jihadistes dans le parc national du W, au nord du pays. Ce nouvel épisode sanglant confirme l’extension progressive de la menace terroriste vers les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest.
Selon des sources sécuritaires locales, les soldats tués faisaient partie d’une unité de patrouille engagée dans une opération de surveillance du parc, régulièrement visé par des incursions armées depuis plusieurs mois. Pris par surprise, ils n’auraient pas eu le temps de riposter efficacement face à des assaillants lourdement armés et visiblement bien organisés. Plusieurs autres soldats auraient également été blessés lors de cette attaque, dont certains dans un état critique.
Le parc du W, un foyer d’insécurité croissante
Situé à la frontière entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso, le parc national du W, réputé pour sa biodiversité exceptionnelle, est devenu au fil des ans une zone de plus en plus dangereuse. Jadis havre de paix et destination prisée des écotouristes, il est aujourd’hui le théâtre régulier d’attaques menées par des groupes jihadistes opérant dans le Sahel, notamment affiliés à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).
Cette attaque intervient dans un contexte de dégradation rapide de la situation sécuritaire dans le nord du Bénin. Depuis 2021, le pays a connu une montée en puissance des incursions terroristes, marquant un tournant inquiétant dans une région longtemps considérée comme relativement stable par rapport à ses voisins sahéliens.
Une riposte attendue des autorités
Les autorités béninoises, qui n’ont pas encore officiellement communiqué sur le bilan définitif, sont confrontées à un défi sécuritaire de plus en plus complexe. Malgré les efforts du gouvernement pour renforcer la présence militaire dans le nord du pays et les partenariats sécuritaires avec d’autres États de la sous-région, les attaques continuent de se multiplier, révélant les failles dans la surveillance de cette vaste zone forestière et frontalière.
Le président Patrice Talon, souvent salué pour sa politique de fermeté, pourrait être contraint de revoir la stratégie sécuritaire actuelle. La population du nord, déjà éprouvée par la pauvreté et l’isolement, vit désormais dans une peur constante, à mesure que les attaques ciblant les civils et les forces de défense se succèdent.
Une menace régionale persistante
Le drame du parc W s’inscrit dans une dynamique régionale alarmante. Les pays côtiers comme le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Ghana font face à une poussée jihadiste venue du Sahel, où les efforts conjoints des États sahéliens et de leurs partenaires internationaux peinent à enrayer l’expansion des groupes armés.
Face à cette tragédie, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler à une meilleure coordination régionale, une coopération militaire renforcée, mais aussi des réponses sociales et économiques durables dans les zones vulnérables à l’extrémisme violent.
Alors que les corps des soldats tombés pour la patrie seront bientôt rapatriés vers leurs familles, le pays est plongé dans le deuil, et l’urgence de restaurer la sécurité dans le nord du Bénin devient plus pressante que jamais.
