Babou Diatta : Entre pédagogie, écriture et symbolique africaine

Le Sénégal continue de rayonner sur la scène littéraire et éducative grâce à des figures d’exception comme Babou Diatta, formateur, écrivain et traducteur, dont le parcours illustre l’alliance entre savoir, culture et spiritualité.
Formateur au Centre Régional de Formation des Personnels de l’Éducation (C.R.F.P.E.) de Thiès et lauréat du Prix Spécial des Francopholires pour son roman La Magie du Symbole, il a été honoré lors du Festival des Littératures Francophones tenu à Saint-Cirq-Souillaguet (France), du 21 au 28 septembre 2025.
Né le 7 octobre 1974 à Diattacounda, dans le département de Goudomp (région de Sédhiou), Babou Diatta incarne cette nouvelle génération d’intellectuels africains qui font dialoguer la tradition et la modernité.
Titulaire d’une maîtrise en enseignement du portugais, d’une licence en langues et civilisations romanes, et d’un Diplôme Universitaire d’Études Littéraires en portugais et anglais obtenus à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il a su conjuguer rigueur académique et profondeur spirituelle.
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Comme il le confie souvent : « La connaissance est un moyen de purifier les cœurs et d’éclairer les esprits » (imam chroniqueur Babacar Diop).
Cette vision rejoint l’injonction coranique :
« Lis au nom de ton Seigneur qui a créé » (Sourate Al-‘Alaq, 96:1).
Une parole divine qui guide sa vocation de pédagogue : éveiller les consciences par le savoir et la culture.
Un pédagogue enraciné dans la transmission
Avant de rejoindre le C.R.F.P.E. de Thiès, Babou Diatta a enseigné au Lycée Malick Sy de Thiès, où il a marqué des générations d’élèves par sa pédagogie à la fois exigeante et bienveillante.
De 2014 à 2017, il a coordonné la Cellule Mixte Académique de Portugais de Thiès, contribuant à la structuration et à la valorisation de la langue portugaise dans la région.
Il fut également consultant à l’Université de Thiès – devenue depuis Université Iba Der Thiam – où il enseigna, de 2007 à 2013, la langue et la culture lusophones au Département des Langues Étrangères Appliquées (LEA).
Traducteur chevronné, il a collaboré avec HUMATÉ & INCLUSION (aujourd’hui Handicap International) à Ziguinchor, dans la traduction français-portugais, toujours au service de l’inclusion et du dialogue interculturel.
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L’écrivain du symbole et de la transcendance
Son roman La Magie du Symbole, couronné du Prix Spécial des Francopholires, est une méditation sur la puissance du langage et la dimension spirituelle des signes.
« Chaque symbole est une porte vers la vérité cachée », écrit-il, rappelant que l’écriture, dans la tradition africaine, est autant un art qu’un acte de foi.
Le philosophe Souleymane Bachir Diagne soutient d’ailleurs que
« La littérature africaine francophone est une philosophie en actes : elle pense le monde en plusieurs langues » (Bergson postcolonial, CNRS Éditions, 2019, p. 212).
Une pensée que Babou Diatta illustre par sa plume, ancrée dans la sagesse africaine et ouverte à l’universel.
Comme le souligne l’imam chroniqueur Babacar Diop : « Quand un écrivain élève le verbe, il participe à la guérison des âmes. La plume n’est pas qu’un outil d’expression : elle est un acte de foi. »
Une ouverture linguistique et humaine
Polyglotte accompli, Babou Diatta maîtrise le français, le portugais, l’anglais, le wolof, le balante et le mandingue.
Il incarne l’équilibre entre ouverture culturelle et fidélité aux racines africaines.
Le juriste et penseur musulman Khaled Abou El Fadl rappelle que
« La transmission du savoir exige autant de compétence que de compassion. »
Cette maxime trouve un écho dans la pratique de Babou Diatta, dont l’enseignement conjugue exigence intellectuelle et bienveillance spirituelle.
« Nos jeunes doivent comprendre que l’encre du savoir est plus durable que l’éclat de la mode. Le livre est un miroir où se dessine notre avenir collectif. »
— imam chroniqueur Babacar Diop
Un héritage de savoir et d’inspiration
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Aujourd’hui installé à Thiès, Babou Diatta poursuit avec la même ferveur sa triple vocation : former, écrire et inspirer.
Son parcours démontre que la pédagogie, la littérature et la symbolique africaine peuvent s’unir pour bâtir des ponts entre les générations, entre la foi et la raison, entre l’Afrique et le monde.
imam chroniqueur
Babacar Diop













