Bénin / Société: Le tourisme et la culture au cœur de la transformation nationale depuis 2016

Par Gil-christ DJOSSOU

Depuis 2016, le Bénin a engagé une profonde mutation dans les secteurs du tourisme, de la culture et des arts. Longtemps sous-exploité, le potentiel touristique du pays est désormais au centre d’une stratégie gouvernementale visant à en faire un levier de développement économique et de rayonnement international. Le ministère en charge de ces domaines a multiplié les initiatives pour valoriser le patrimoine, renforcer les infrastructures et soutenir les acteurs culturels.

Avant cette dynamique, les sites touristiques étaient peu aménagés, les monuments historiques se dégradaient, et les professionnels du secteur manquaient de formation. Le gouvernement a décidé de changer de cap en investissant massivement dans la restauration des lieux emblématiques et la création de nouvelles attractions. À Ouidah, la Place aux enchères a été réaménagée pour devenir un site phare du tourisme mémoriel. Le mémorial de Zoungbodji et la Porte du Non-Retour ont été restaurés, tandis que la Maison de la mémoire de l’esclavage est en construction sur le site du Fort portugais.

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La corniche de Cotonou et la route des pêches ont été modernisées. Le Parc National de la Pendjari a été revitalisé et est désormais cité comme une référence en Afrique de l’Ouest. D’autres projets sont en cours, comme la réinvention de la cité lacustre de Ganvié ou la création d’un complexe balnéaire à Avlékété. L’objectif affiché est d’atteindre deux millions de touristes par an d’ici 2030 et de générer sept cent mille emplois dans le secteur.

Le volet hôtelier n’a pas été négligé. Des établissements de haut standing ont vu le jour, dont l’hôtel SOFITEL à Cotonou. Le gouvernement prévoit la construction d’hôtels modernes dans tous les départements pour accompagner la montée en puissance du tourisme.

La formation des professionnels a également été renforcée. Près de huit cents agents ont été formés dans les domaines de la restauration, de l’hôtellerie et du guidage touristique. Une école des métiers du tourisme est en construction, et le lycée technique d’Akassato a été réhabilité.

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Sur le plan culturel, le Bénin a misé sur la valorisation de son patrimoine matériel et immatériel. Le Musée International du Vodun est en cours de construction à Porto-Novo. Des couvents traditionnels ont été bâtis pour structurer la route des couvents vodun. Le Palais du roi de Nikki, l’arène de la Gaani et le Musée des Rois et des Amazones du Danxomè sont également en chantier. Plusieurs monuments ont été restaurés, comme le Palais Honmé et le Musée Adandé.

Le pays a récupéré en 2021 vingt-six œuvres culturelles spoliées pendant la colonisation. En 2023, la partie béninoise du Koutammakou a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Des lieux symboliques ont été créés, tels que l’Esplanade de l’Amazone et les statues de Bio Guera et du roi Toffa 1er. Un nouveau cadre juridique est en cours d’élaboration pour structurer la Chefferie traditionnelle.

Le développement des entreprises culturelles a aussi été encouragé. Le quartier culturel et créatif de Cotonou est devenu un pôle incontournable. Des projets d’envergure mondiale sont en cours, comme le musée d’art contemporain, l’ARENA de Cotonou et un studio de production dédié aux industries de l’écran. Six arènes culturelles seront construites dans les grandes villes du pays.

Le programme des classes culturelles a été lancé dans les soixante-dix-sept communes. Plus de neuf cents encadreurs ont été recrutés, et plus de trente mille élèves ont été formés. Dix bibliothèques ont été réhabilitées, et plus de seize mille ouvrages ont été acquis pour renforcer les fonds documentaires.

Le Bénin poursuit sa politique de valorisation du patrimoine et de soutien aux industries culturelles. Le pays veut s’imposer comme une destination majeure en Afrique, à la fois pour son histoire, sa créativité et son hospitalité.

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