Cela fait désormais cinquante jours que l’aide humanitaire n’a pas pu pénétrer dans la bande de Gaza. Face à cette situation alarmante, l’Organisation des Nations unies a tiré la sonnette d’alarme lundi, évoquant une crise humanitaire d’une ampleur exceptionnelle.
« Nous en sommes au 50e jour sans aucune aide humanitaire entrant à Gaza en raison des restrictions imposées par Israël », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, lors d’un point de presse à New York. Selon lui, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) est dans l’incapacité de livrer de la nourriture, du carburant, des médicaments ou tout autre bien essentiel.
Les conséquences sur la population civile sont dramatiques : les réserves alimentaires sont au plus bas, les pharmacies sont vides et les hôpitaux, privés d’électricité et de matériel, peinent à maintenir les soins. « Le système de santé est proche de l’effondrement », a alerté Dujarric. Plusieurs nouveau-nés sont en danger dans les unités de soins intensifs, tandis que des interventions chirurgicales vitales sont reportées faute d’anesthésiques.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont également exprimé leur inquiétude, dénonçant l’impossibilité d’acheminer des cargaisons d’urgence et l’absence de garanties de sécurité sur le terrain. Les agences onusiennes affirment qu’elles sont prêtes à intervenir immédiatement si l’accès est rétabli.
Du côté israélien, aucune déclaration officielle n’a été faite sur une levée éventuelle des restrictions. Le gouvernement justifie depuis plusieurs semaines le blocus par des raisons sécuritaires liées à la situation dans la région.
Face à cette impasse, plusieurs ONG et États membres des Nations unies appellent à une intervention urgente de la communauté internationale pour rétablir des corridors humanitaires sûrs et durables.
Imam chroniqueur Babacar Diop
