Brigitte Macron « née homme » ? Le père de la rumeur sort de l’ombre et relance la polémique

Par Dunia News
Depuis 2021, une rumeur aussi absurde que persistante s’infiltre dans les recoins sombres de l’Internet : Brigitte Macron, l’épouse du président français, serait née homme, sous le nom de Jean-Michel Trogneux. Une théorie conspirationniste sans fondement, mais qui continue de faire du bruit. Cette semaine, elle refait surface à la faveur d’un entretien accordé au magazine Society par Xavier Poussard, figure controversée de la complosphère française.
Une rumeur née des profondeurs du Web
La rumeur prend naissance sur Facebook, en 2021. Deux femmes, convaincues d’avoir mis à jour un « secret d’État », affirment que Brigitte Macron aurait été assignée homme à la naissance. Très vite, les réseaux sociaux s’en emparent. Le hashtag #JeanMichelTrogneux devient viral, atteignant des dizaines de milliers de partages.
Le 1er novembre de la même année, la rumeur explose sur la plateforme X (anciennement Twitter), propulsée par des algorithmes qui favorisent le sensationnalisme. Dans cette mise en scène numérique, tout est calibré : absence de preuves, amalgames entre faits et opinions, et surtout une cible facile – la Première dame de France.
Xavier Poussard, le pyromane médiatique
Dans un entretien publié en juin 2025 par le magazine Society, Xavier Poussard, directeur du journal complotiste Faits & Documents, reconnaît implicitement avoir participé à la propagation de cette théorie. Son discours, oscillant entre défiance envers les « vérités officielles » et posture de justicier numérique, témoigne d’un cynisme assumé.
Poussard ne fournit aucun élément vérifiable. Il préfère entretenir l’ambiguïté, affirmant « poser des questions que personne n’ose poser », une rhétorique bien connue dans les milieux conspirationnistes.
La riposte judiciaire de Brigitte Macron
Face à l’emballement, Brigitte Macron sort du silence. En février 2022, elle porte plainte pour diffamation, aux côtés de son frère Jean-Michel Trogneux – que les auteurs de la rumeur prétendent ne pas exister. Le président Emmanuel Macron prend aussi publiquement la parole, dénonçant une campagne de diffamation « grotesque » et qualifiant les auteurs de la rumeur de « gens qui ont du caramel dans la tête ».
Le procès des deux femmes à l’origine des publications a lieu le 18 juin 2024, devant le tribunal correctionnel de Paris. Elles sont reconnues coupables de complicité de diffamation publique. Verdict : 500 euros d’amende avec sursis, et 13 000 euros de dommages-intérêts, dont 5 000 euros pour Jean-Michel Trogneux, frère bien réel de la Première dame.
Une affaire symptomatique d’une époque
L’affaire dépasse le simple cadre judiciaire. Elle révèle la puissance des rumeurs à l’ère numérique, et l’érosion progressive de la frontière entre l’information et la désinformation. Derrière la fausse nouvelle, c’est un mode de communication qui s’impose : viralité à tout prix, anonymat déresponsabilisant, et indifférence face à la dignité humaine.
La transphobie à peine voilée qui se cache derrière cette rumeur interroge également. Ce n’est pas seulement Brigitte Macron qui est visée, mais toutes les personnes dont l’identité de genre est utilisée comme outil de moquerie ou d’accusation.
Liberté d’expression ou impunité déguisée ?
L’affaire Trogneux met en lumière un débat essentiel : jusqu’où peut aller la liberté d’expression ? Si la critique du pouvoir est un droit fondamental, l’usage de fausses informations pour discréditer une personne constitue un abus. Et quand ces rumeurs se diffusent à grande échelle, elles ne relèvent plus de la simple opinion, mais bien d’un délit d’atteinte à l’honneur.
Conclusion : entre absurdité et gravité
Aussi grotesque soit-elle, l’affaire Trogneux révèle les failles de notre époque : une société hyperconnectée où le faux voyage plus vite que le vrai, où l’image d’une personnalité publique peut être brisée par un tweet, un montage, une vidéo virale. Ce cas, loin d’être isolé, pose une question centrale : comment protéger les individus face aux violences numériques déguisées en « liberté d’expression » ?
Dunia News continuera de suivre les évolutions de ce dossier et de dénoncer toute forme de manipulation médiatique, au nom de l’éthique journalistique et du respect de la dignité humaine.













