Burkina Faso : Suspension et retrait d’agréments de plusieurs ONG étrangères au nom de la souveraineté nationale

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Burkina Faso : Suspension et retrait d’agréments de plusieurs ONG étrangères au nom de la souveraineté nationale

Le Burkina Faso a décidé, en juin 2025, de retirer l’autorisation d’exercice à quatre ONG étrangères et de suspendre temporairement deux autres associations, dans un contexte marqué par une priorité donnée à la souveraineté nationale par le régime militaire au pouvoir.

Selon des arrêtés datés du mois de juin et consultés par l’AFP, le ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, a officiellement révoqué l’agrément de quatre ONG pour « non-respect de l’obligation de signature de la convention d’établissement ». Ces organisations sont la Coalition internationale des chrétiens hommes, femmes d’affaires et décideurs (CICHFD), l’Association don Bartolomeo Del Gaudio pro Africa ETS, Dignity-Institut danois contre la torture, et l’Alliance pour une mine responsable-Europe (ARM Europe).

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Par ailleurs, deux autres associations étrangères ont été suspendues pour une durée de trois mois. La Communauté de Sant’Egidio, active au Burkina Faso depuis juillet 2019, fait l’objet d’une suspension « renouvelable » pour avoir procédé, selon les autorités, à une « collecte de données à caractère personnel sur le territoire burkinabè et leur hébergement à l’étranger sans autorisation préalable ». L’Action œcuménique suédoise Diakonia, qui opère depuis 2015 dans le renforcement de la société civile et la promotion des droits humains, a également vu son activité suspendue, sans justification officielle communiquée.

Au pouvoir depuis le coup d’État de septembre 2022, les autorités militaires insistent sur leur volonté de défendre la souveraineté nationale face aux défis sécuritaires, notamment les violences jihadistes qui ravagent le pays depuis une décennie. Dans ce cadre, elles ont durci leur contrôle sur la société civile, entraînant des mesures sévères telles que la répression des voix critiques, des enlèvements de militants et journalistes, l’expulsion de diplomates accusés d’« activités subversives », ainsi que la fermeture de plusieurs médias étrangers.

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Cette nouvelle série de mesures soulève des interrogations quant à l’espace démocratique et humanitaire dans le pays, alors que le Burkina Faso continue de faire face à une grave crise sécuritaire et sociale.

Imam chroniqueur Babacar Diop

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