Cameroun : à Douala, des jeunes effacent les traces des manifestations post-électorales

Au lendemain des tensions qui ont secoué plusieurs villes du Cameroun après la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle, un autre visage du pays s’est révélé à Douala : celui d’une jeunesse décidée à rebâtir, à sa manière, la paix du quotidien. Ce matin, des groupes de jeunes, balais et pelles en main, ont entrepris de nettoyer leurs quartiers jonchés de débris et de restes de barricades.
Dans des zones comme Bepanda, Bonabéri ou Akwa-Nord, les rues portent encore les stigmates des jours agités : pneus calcinés, affiches déchirées, pierres et déchets abandonnés. Mais au milieu de ce décor d’après-crise, l’initiative spontanée de ces jeunes redonne souffle et dignité à leurs communautés. « On veut montrer qu’on n’est pas seulement une génération de colère, mais aussi une génération de responsabilité », confie Stéphane, 23 ans.
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Si le geste peut paraître simple, il résonne pourtant comme un symbole fort. Dans une période où la méfiance et la fatigue politique ont envahi les esprits, ces actions citoyennes traduisent une aspiration silencieuse à tourner la page. Certains participants affirment avoir agi sans aucune consigne officielle, juste « pour retrouver un peu d’ordre et de normalité ».
Les scènes observées à Douala contrastent avec les images d’affrontements récents. Elles rappellent que, loin des affrontements médiatisés, une autre société se tisse : celle des initiatives locales, des solidarités discrètes, de la reconstruction par le bas. À travers ces gestes simples, la jeunesse urbaine exprime à la fois son ras-le-bol des violences et son désir d’être reconnue comme actrice du changement.
Reste à savoir si cet élan pourra se maintenir au-delà de l’émotion du moment. Pour beaucoup, ces jeunes ne nettoient pas seulement les rues : ils cherchent à effacer les blessures d’un pays encore en quête de confiance et de réconciliation.
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Celine Dou
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