A travers une lettre pastorale récemment rendue publique, les évêques du Cameroun indiquent que ‘le code de bonne conduite aux élections peut être entendu comme une série de règles et de comportements visant à contribuer à la création des conditions favorables à l’organisation d’élections justes, libres, crédibles et transparentes.’
Or, dans notre pays, « le processus électoral est toujours critiqué pour son manque de transparence et de justice. Nous-mêmes insistons depuis fort longtemps sur la réforme du système électoral et de financement des campagnes », relève la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC).
Ainsi, l’Église catholique lance un appel à la communauté nationale « pour mettre de côté nos épées de haine, de colère, d’amertume, de querelles et de meurtres, et nous tendre la main dans la paix ».
En effet, pour les évêques, « aujourd’hui, l’épée de la haine peut prendre la forme d’inscriptions multiples, de votes multiples, de la présence de ‘gros bras » qui intimident et volent les urnes, et de l’utilisation des médias numériques pour écrire et propager des informations capables de nuire à notre cohésion sociale et donc à la paix.
Étant donné que, sans une garantie de sécurité, les Camerounais ne risqueront pas leur vie en allant voter, la CENC souligne qu’ « il est du devoir de tous de veiller à la préservation du caractère sacré de la vie humaine avant, pendant et après les prochaines élections. Nous sollicitons des autorités compétentes de la République d’user des pouvoirs qui leur sont conférés pour prévenir l’insécurité électorale et garantir un environnement favorable, exempt de peur et d’intimidation. La responsabilité d’œuvrer pour des élections apaisées incombe à l’ensemble des populations camerounaises ».
Cet appel est lancé à la lumière des manquements susceptibles d’entacher la crédibilité des élections au Cameroun selon les rapports des observateurs électoraux. Parmi les écarts recensés par la CENC figurent « la violence pendant les campagnes, certains candidats n’étant pas les bienvenus dans certaines circonscriptions ; des registres électoraux trafiqués ; l’achat de voix ainsi que la destruction des bulletins dans diverses circonscriptions électorales.’ Ce sont des griefs à éviter pour l’élection prévue en octobre prochain, d’autant plus que ‘de nombreuses poches de résistance de certaines bandes armées dans les régions du Septentrion, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pourraient bien compromettre le climat de paix indispensable pour un bon déroulement des élections », prévient l’Église catholique.