
À peine le top départ de la campagne électorale donné que certaines préfectures de la Terre de nos Aïeux, le Togo, se transforme en un champ politique où s’expriment deux visions radicalement différentes de la conquête des électeurs. D’un côté, le parti au pouvoir Union pour la République (UNIR) galvanise ses militants et sympathisants avec des caravanes motorisées, des meetings et une forte présence médiatique. De l’autre, quelques partis de l’opposition ayant choisi de participer au scrutin préfèrent une approche plus discrète mais tout aussi stratégique : le porte-à-porte.
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Alors que les militants d’UNIR battent le pavé en bleu et blanc dans des mobilisations impressionnantes, certains adversaires politiques ont, eux, investi les ruelles, concessions et quartiers pour engager un dialogue direct avec les populations. Une méthode que l’un des leaders de l’opposition décrit comme une « démarche de réciprocité fraternellement engagée », visant à écouter, comprendre et co-construire les solutions avec les citoyens eux-mêmes.
« Nous misons sur la confiance, pas sur le spectacle », confie un cadre local d’un parti d’opposition rencontré à l’entrée d’un marché de quartier. « Il s’agit de redonner du sens à la politique, loin des discours, dans une relation humaine. »
Cette stratégie du corps à corps électoral vise surtout à contourner les difficultés d’accès aux ressources médiatiques et logistiques, souvent monopolisées par le parti au pouvoir. Mais au-delà de la contrainte, les partis concernés y voient une opportunité d’ancrage durable dans les communautés.
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Le contraste est saisissant : pendant qu’UNIR déploie son arsenal pour séduire en masse, l’opposition mise sur la proximité, espérant que les sourires échangés au seuil des maisons pèseront plus lourd que les décibels d’un haut-parleur.
Reste à savoir si la voix du peuple, au soir du scrutin du 17 juillet, récompensera le tumulte des foules ou la discrétion des poignées de main. Une chose est certaine : le terrain a bel et bien changé de tonalité, et la bataille des urnes promet d’être aussi symbolique que stratégique.
Jean-Marc Ashraf EDRON