Centrafrique : Le refus du passeport d’Anicet Georges Dologuélé, un signal politique sous tension

Un refus administratif aux allures politiques
Le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique de la République centrafricaine a officiellement rejeté la demande de passeport ordinaire de M. Anicet Georges Dologuélé, président de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (#URCA) et député à l’Assemblée nationale.
Dans une correspondance datée du 9 octobre 2025, le Ministère invoque les articles 46 et 48 du Code de la Nationalité (loi n°1961.212 du 20 avril 1961) pour justifier cette décision, sans en préciser les fondements détaillés.
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Le document officiel, référencé n°15357, a été signé par le Ministre de la Défense, agissant pour le compte du Ministre de l’Intérieur. Cette particularité administrative interroge déjà : pourquoi un ministre délégué à la défense prend-il la plume pour une affaire purement civile ?
Une décision qui dépasse la simple question de documents
Si, en apparence, il ne s’agit que d’un dossier administratif, cette décision intervient dans un contexte politique tendu, à quelques mois d’échéances électorales incertaines et au moment où la scène politique centrafricaine se redessine autour de figures de l’opposition.
Anicet Georges Dologuélé, ancien Premier ministre et candidat malheureux à la présidentielle de 2020, reste une voix influente du paysage politique. Son passeport, au-delà de son utilité personnelle, symbolise la liberté de mouvement et l’accès à l’arène diplomatique internationale, deux éléments essentiels pour un leader politique actif.
Les articles 46 et 48 du Code de la Nationalité : le flou juridique

Selon ces articles, un citoyen centrafricain peut se voir refuser un document national en cas de litige sur sa nationalité ou de suspicion de double nationalité.
Mais dans le cas de M. Dologuélé, aucune contestation publique de sa nationalité n’a été formulée. Faut-il alors y voir une instrumentalisation juridique pour restreindre ses mouvements ?
L’absence d’explications officielles et de transparence dans le processus alimente les spéculations. Certains observateurs y voient une tentative de marginalisation politique, d’autres une simple application administrative rigoureuse.
Un climat politique de crispation
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Depuis plusieurs mois, la Centrafrique traverse une phase de réaffirmation du pouvoir central et de resserrement des libertés politiques. Les opposants dénoncent un climat de surveillance et de restriction de leurs activités.
Dans ce contexte, le cas Dologuélé devient emblématique : il cristallise la tension entre la légitimité de l’État à faire respecter la loi et le droit fondamental des citoyens – y compris des opposants – à circuler librement.
Et maintenant ?
Aucune voie de recours n’a encore été annoncée par l’#URCA, mais des sources proches du parti laissent entendre que des démarches légales pourraient être engagées.
Pour les observateurs de la vie politique centrafricaine, ce refus de passeport risque d’être plus qu’une simple affaire administrative : il s’agit d’un test de la maturité démocratique du pays et du rapport du pouvoir à la dissidence politique.
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Analyse Dunia News – Par Frédéric Herman Tossoukpe
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