Charm el-Cheikh accueille un sommet historique pour la paix : Netanyahu et Abbas réunis sous l’égide de l’Égypte et des États-Unis

Par Imam chroniqueur Babacar Diop
Le monde retient son souffle. Ce lundi, la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh devient le centre névralgique de la diplomatie internationale, alors que s’y ouvre un sommet pour la paix visant à mettre fin à la guerre à Gaza.
La présidence égyptienne a confirmé la participation du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et du président palestinien Mahmoud Abbas, deux figures longtemps opposées, mais désormais réunies par la nécessité d’une trêve durable.
Un sommet placé sous la double présidence d’al-Sissi et de Trump
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La rencontre est coprésidée par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et son homologue américain Donald Trump, symbole d’une relance du dialogue entre Washington et Le Caire dans la recherche d’un nouvel équilibre régional.
Plus de vingt dirigeants mondiaux sont attendus, selon un communiqué de la présidence égyptienne, « afin de consolider l’accord de cessez-le-feu et de poser les bases d’une stabilité durable ». Cette initiative vise à ouvrir une nouvelle ère de sécurité au Moyen-Orient, après deux années d’un conflit sanglant qui a coûté la vie à plus de 67 800 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, selon l’agence Anadolu.
Une diplomatie de la reconstruction
Ce sommet intervient dans la foulée d’une conversation téléphonique à trois entre Netanyahu, al-Sissi et Trump, rapportée par le quotidien israélien Yedioth Ahronoth. Cette séquence diplomatique illustre une coordination sans précédent entre des partenaires internationaux — notamment l’Égypte, le Qatar et les États-Unis — cherchant à stabiliser la trêve et à faciliter l’aide humanitaire pour la reconstruction de Gaza.
La première phase du cessez-le-feu, entrée en vigueur vendredi dernier, marque le premier jalon du plan de paix américain, conçu pour mettre un terme à deux années d’affrontements meurtriers.
Entre espoir et prudence
Si la communauté internationale salue l’initiative égyptienne, plusieurs observateurs restent prudents. Pour le politologue égyptien Amr Adib, auteur de Le Caire, diplomatie et équilibre des forces au Moyen-Orient (Éd. Al-Ahram, 2022, p. 189), « le véritable défi ne réside pas dans la signature d’un texte, mais dans la mise en œuvre des engagements ».
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De son côté, le chercheur palestinien Khaled El Fadl, dans L’islam et la dignité humaine (Presses de Princeton, 2021, p. 244), souligne :
« Aucune paix ne peut être durable si elle n’est pas fondée sur la justice et la reconnaissance de la dignité de chaque peuple. »
Enfin, le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne rappelle dans L’Afrique et l’humanisme mondial (Albin Michel, 2023, p. 97) que :
« Toute initiative de paix doit aussi être un exercice de mémoire, afin que la réconciliation ne soit pas un oubli, mais une reconstruction consciente. »
Une lueur dans les ténèbres
Le sommet de Charm el-Cheikh pourrait ainsi devenir une étape décisive dans l’histoire du conflit israélo-palestinien, si les dirigeants parviennent à transformer la trêve en accord durable.
Pour l’heure, les regards du monde se tournent vers l’Égypte, où la diplomatie tente une nouvelle fois de rallumer la flamme vacillante de la paix au Proche-Orient.
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Babacar Diop













