Chine–Canada : Vers un nouvel élan diplomatique après des années de tensions

Après plusieurs années de crispations diplomatiques, Pékin et Ottawa semblent amorcer un tournant dans leurs relations bilatérales. À la suite d’une rencontre entre le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre canadien Mark Carney, tenue vendredi en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Séoul, la Chine a déclaré que les liens entre les deux pays « commencent à se rétablir ».

Selon la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, « les relations sino-canadiennes ont commencé à se rétablir et à s’améliorer », ajoutant que cette évolution est « conforme aux intérêts communs des deux pays » et résulte « des efforts conjoints des deux parties ». Cette déclaration, relayée par l’agence Anadolu, s’accompagnait d’une photo officielle des deux dirigeants publiée sur le réseau social X (ancien Twitter).

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Un appel à la coopération et à la stabilité régionale

Lors de son intervention au sommet des dirigeants d’entreprises de l’APEC, Xi Jinping a insisté sur la nécessité d’un multilatéralisme équilibré. Selon lui, le monde se trouve aujourd’hui « à un nouveau carrefour », où s’opposent deux voies : celle de la « solidarité, de la coopération et des bénéfices mutuels », et celle d’un « retour à l’hégémonisme et à la loi du plus fort ».

Le président chinois a exhorté les nations membres de l’APEC à être « les premiers défenseurs de la paix et de la stabilité » et à œuvrer pour le maintien de chaînes d’approvisionnement mondiales « stables et fluides ». Il a également appelé à « tirer parti de la diversité des économies d’Asie-Pacifique » afin d’« agrandir ensemble le gâteau de la coopération régionale ».

Enfin, Xi Jinping a rappelé que cette dynamique doit s’inscrire dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies, soulignant ainsi le lien entre la croissance économique et les objectifs globaux de durabilité.

Un rapprochement progressif mais prudent

Ce réchauffement diplomatique survient après une période tendue marquée par plusieurs différends, notamment autour des questions de sécurité nationale, des affaires judiciaires et du commerce technologique. Pour de nombreux observateurs, cette rencontre bilatérale ouvre la voie à une reconstruction progressive de la confiance, à condition que les deux parties traduisent leurs engagements en actions concrètes.

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Comme le note la politologue canadienne Margaret MacMillan dans son ouvrage The Uses and Abuses of History (Penguin Books, 2009, p. 198), « les relations internationales reposent autant sur la mémoire que sur la volonté de tourner la page ». Cette citation illustre bien le défi auquel font face Pékin et Ottawa : reconstruire un partenariat sans oublier les leçons du passé.

Si cette dynamique se confirme, elle pourrait annoncer une nouvelle ère de coopération économique et diplomatique entre les deux puissances, au bénéfice de la stabilité de la région Asie-Pacifique.

Imam chroniqueur
Babacar Diop