Cisjordanie : la spirale des violences coloniales, le cri d’un village palestinien sous feu

Par Imam chroniqueur Babacar Diop

Dans le village d’al-Mughayir, en Cisjordanie occupée, la nuit de vendredi a viré au cauchemar. Une cinquantaine de colons israéliens ont pris d’assaut la localité, incendiant des véhicules et saccageant des propriétés palestiniennes avant d’être repoussés par des habitants.
Mohammad Abu Alya, témoin direct, raconte que les assaillants « ont détruit les portes de [sa] maison et mis le feu à quatre voitures familiales ». Prévenus à temps, les jeunes du village sont intervenus pour défendre leurs terres, parvenant à repousser les colons vers une colonie voisine érigée sur les terres confisquées d’al-Mughayir.

Selon des témoins, d’autres habitations et une ferme ont également été prises pour cible. Peu après l’assaut, les forces israéliennes sont entrées dans le village, lançant grenades assourdissantes et gaz lacrymogènes, provoquant des affrontements dont le bilan n’a pas encore été communiqué.

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Mais pour les habitants, rien de tout cela n’est nouveau. « Ces attaques sont devenues quasi quotidiennes, coordonnées entre l’armée et les colons », déplore Abu Alya, évoquant un précédent épisode similaire où dix-huit véhicules avaient été incendiés l’an passé.

D’après les chiffres de la Commission palestinienne de résistance au mur et à la colonisation, 7 154 agressions de colons ont été recensées en Cisjordanie au cours des deux dernières années, causant la mort de 33 Palestiniens.

Cette recrudescence de violences s’inscrit dans un climat de tensions persistantes. Plusieurs dirigeants palestiniens ont exhorté la communauté internationale à imposer des sanctions contre la politique de colonisation israélienne, jugée illégale par la Cour internationale de justice (CIJ), qui a récemment demandé le démantèlement des colonies.

Même en Israël, certaines voix s’élèvent. Un député israélien a récemment alerté la communauté internationale : « N’attendez pas un nouveau génocide. Nous nous en approchons dangereusement. »

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Entre attaques nocturnes, silence diplomatique et impunité quasi totale, la vie des habitants d’al-Mughayir illustre aujourd’hui la dure réalité d’une occupation que la CIJ qualifie de « violation du droit international » — une occupation où la peur s’installe, jour après jour, comme une seconde nature.

Imam chroniqueur
Babacar Diop