Côte d’Ivoire : La CEDEAO salue un scrutin paisible mais l’opposition reste sceptique

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a félicité le peuple ivoirien pour le bon déroulement de l’élection présidentielle du 25 octobre, marquée selon elle par une « atmosphère sereine et apaisée ». Dans un communiqué publié dimanche, l’organisation régionale a indiqué avoir déployé près de 200 observateurs à travers le pays afin de suivre le processus électoral.

D’après les conclusions de la mission d’observation, relayées par Agence Afrique, le scrutin s’est déroulé dans le calme et la transparence, traduisant la maturité politique du peuple ivoirien et la solidité de ses institutions républicaines. La CEDEAO a exhorté l’ensemble des acteurs à privilégier la voie légale pour toute contestation électorale et à préserver la paix sociale.

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Cependant, cette lecture optimiste n’est pas partagée par tous. Les résultats provisoires publiés par la Commission électorale indépendante (CEI) donnent le président sortant Alassane Ouattara vainqueur avec 89,77 % des voix, pour un quatrième mandat. Une partie de l’opposition a immédiatement rejeté ces chiffres, invoquant des irrégularités et dénonçant un contexte politique verrouillé.

La validation des résultats par le Conseil constitutionnel est attendue pour le 7 novembre, dans un climat de tension modérée mais persistante. Plusieurs figures de l’opposition ont été convoquées par la police durant la période électorale, un fait qui alimente les critiques sur la liberté politique dans le pays.

Des voix dissidentes se sont aussi élevées au sein de la région. Le député sénégalais Guy Marius Sagna a notamment dénoncé ce qu’il appelle le « syndicat des chefs d’État de la CEDEAO », accusant l’organisation d’entretenir une indulgence vis-à-vis des dirigeants qui cherchent à se maintenir au pouvoir au-delà des mandats constitutionnels.

Malgré ces réserves, la CEDEAO a réaffirmé son engagement à accompagner la Côte d’Ivoire dans la consolidation de la paix et de la démocratie, invitant les citoyens à garder le même esprit civique lors des prochaines élections législatives.

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« La stabilité d’un pays dépend de la confiance entre le peuple et ses institutions », rappelait à juste titre le politologue béninois Richard Banégas dans La Côte d’Ivoire post-crise (Karthala, 2021, p. 214).

Ainsi, même si la CEDEAO se félicite du climat apaisé du scrutin, la véritable épreuve reste celle de la réconciliation politique et de la confiance citoyenne, deux piliers essentiels à la durabilité démocratique ivoirienne.

Imam chroniqueur
Babacar Diop