Initialement prévue ce mercredi 11 juin, la marche de protestation organisée par le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) a été reportée au samedi 14 juin. Cette mobilisation, d’envergure nationale, vise à exprimer un soutien appuyé à la candidature de Tidjane Thiam, président du parti, et à dénoncer sa radiation de la liste électorale.
L’annonce du report a été faite par le Secrétaire exécutif du PDCI, à l’issue d’échanges avec les autorités locales du district d’Abidjan. Bien que les contours exacts de ces discussions n’aient pas été rendus publics, la décision semble refléter une volonté d’apaisement dans un climat politique particulièrement tendu.
Le parcours de la manifestation reste inchangé. Les participants se rassembleront au niveau de l’espace SOCOCE des 2 Plateaux, dans la commune huppée de Cocody, avant de défiler en direction du siège central de la Commission Électorale Indépendante (CEI). Le parti appelle ses militants, sympathisants et citoyens ivoiriens soucieux de la transparence électorale à se mobiliser massivement.
Le report intervient dans un contexte de crispation autour du processus électoral. La radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale a suscité une vague d’indignation au sein de l’opposition. L’ancien ministre et ex-directeur général du Crédit Suisse est accusé de ne pas remplir les conditions d’éligibilité en raison de sa double nationalité franco-ivoirienne. Une interprétation que le PDCI conteste vigoureusement, estimant qu’elle vise à écarter arbitrairement un candidat de poids à l’élection présidentielle prévue en 2025.
Le PDCI-RDA, à travers cette mobilisation, entend non seulement défendre les droits civiques de son président, mais également interpeller les institutions nationales et internationales sur les conditions d’organisation du prochain scrutin. Le parti exige des garanties pour des élections « inclusives, apaisées et transparentes », afin de préserver la stabilité démocratique du pays.
Plusieurs observateurs estiment que cette affaire pourrait constituer un tournant majeur dans la campagne électorale ivoirienne, à mesure que se précise la liste définitive des candidats. La pression populaire croissante et les tensions politiques signalent une période préélectorale particulièrement sensible pour la Côte d’Ivoire.
En attendant le 14 juin, les regards restent tournés vers les autorités électorales et l’évolution du rapport de force entre pouvoir et opposition. Le dossier de Tidjane Thiam s’impose désormais comme l’un des enjeux centraux de l’élection présidentielle à venir.
Imam chroniqueur Babacar Diop
