Dick Cheney : l’homme de l’ombre de la politique américaine s’éteint à 84 ans

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Dick Cheney : l’homme de l’ombre de la politique américaine s’éteint à 84 ans

L’ancien vice-président américain Dick Cheney est décédé lundi à l’âge de 84 ans, des suites de complications liées à une pneumonie et à une maladie cardiaque et vasculaire, selon l’annonce faite par sa famille mardi, relayée par Sud Quotidien.

Considéré comme l’un des hommes les plus influents de la scène politique américaine contemporaine, Dick Cheney a marqué de son empreinte plusieurs décennies de vie publique à Washington. Membre du Congrès pour le Wyoming, il a ensuite occupé le poste de secrétaire à la Défense avant d’être choisi par George W. Bush comme colistier lors de l’élection présidentielle de 2000.

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De 2001 à 2009, il exerça les fonctions de vice-président des États-Unis, rôle qu’il transforma profondément. Plusieurs historiens estiment qu’il fut « le plus puissant vice-président de l’histoire américaine », en raison de l’influence décisive qu’il exerçait sur la politique étrangère et sécuritaire du pays. Selon l’historien américain Robert Dallek, auteur de Hail to the Chief: The Making and Unmaking of American Presidents (Oxford University Press, 2018, p. 312), « Cheney a réussi à redéfinir la vice-présidence comme un centre décisionnel majeur, au cœur du pouvoir exécutif ».

Durant son mandat, il milita pour un renforcement des pouvoirs présidentiels, estimant que ceux-ci avaient été affaiblis après le scandale du Watergate. Il créa également une équipe de sécurité nationale au sein même de son bureau, étendant ainsi considérablement son influence dans l’administration Bush.

Mais c’est surtout pour son rôle dans la guerre en Irak qu’il restera dans les mémoires. Cheney fut l’un des principaux architectes de l’invasion de 2003, soutenant la thèse controversée selon laquelle le régime de Saddam Hussein détiendrait des armes de destruction massive. Ces armes n’ont jamais été découvertes, ce qui a valu à l’ancien vice-président de vives critiques, y compris au sein de son propre camp.

Pour Noam Chomsky, professeur émérite au MIT et auteur de Hegemony or Survival: America’s Quest for Global Dominance (Metropolitan Books, 2003, p. 85), Cheney incarne « le visage d’une Amérique guidée par la peur et l’idéologie de la domination ».

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Malgré la controverse, ses partisans louent sa vision stratégique et sa détermination. « Dick Cheney croyait fermement à la primauté du pouvoir exécutif et à la responsabilité des États-Unis dans la protection du monde libre », rappelait l’ancien secrétaire d’État Condoleezza Rice dans ses mémoires (No Higher Honor, Crown, 2011, p. 147).

L’homme qui fut souvent décrit comme le « vice-président de fer » laisse derrière lui une image contrastée : celle d’un patriote pour les uns, et d’un symbole du cynisme politique pour les autres.

Imam chroniqueur
Babacar Diop

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