Paris – 10 mai 2025
Dans une déclaration commune prononcée à l’Élysée aux côtés du Premier ministre polonais Donald Tusk, le président français Emmanuel Macron a affirmé que la doctrine nucléaire de la France englobe désormais les « intérêts vitaux » de ses principaux partenaires européens. Une prise de position stratégique inédite qui pourrait marquer un tournant dans la défense commune de l’Europe.
« Les intérêts vitaux de la France ont désormais une dimension européenne », a déclaré le chef de l’État, évoquant la nécessité d’une solidarité renforcée au sein de l’Union européenne face aux menaces globales, y compris nucléaires. Il a souligné que cette extension de la doctrine française vise à renforcer la crédibilité de la dissuasion en Europe, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, notamment à l’Est du continent.
Le président Macron n’a pas nommé directement la Russie, mais ses propos s’inscrivent clairement dans une dynamique de réaffirmation du rôle stratégique de la France en matière de sécurité collective, surtout depuis la guerre en Ukraine et les craintes persistantes en Europe centrale.
La France, seule puissance nucléaire de l’Union européenne depuis le Brexit, a toujours gardé une doctrine strictement nationale en matière de dissuasion. Cette nouvelle déclaration pourrait donc marquer une évolution majeure de sa posture stratégique, en s’ouvrant à une forme de dissuasion élargie au bénéfice de ses alliés.
Le Premier ministre polonais a salué cette déclaration, y voyant un signal fort en faveur de la défense collective européenne. Plusieurs analystes estiment que cette ouverture pourrait aussi relancer le débat sur une défense européenne plus intégrée, indépendante mais complémentaire de l’OTAN.
Cependant, cette annonce soulève également des interrogations. Jusqu’où la France est-elle prête à aller dans la mutualisation de ses capacités nucléaires ? Cette protection s’appliquera-t-elle formellement, ou s’agit-il d’un message politique destiné à rassurer les partenaires européens ?
Dans un contexte de polarisation internationale, la sortie d’Emmanuel Macron semble répondre à la double nécessité de rassurer les partenaires de l’Est de l’Europe et de renforcer la souveraineté stratégique de l’Union, tout en positionnant la France comme le pilier central de la défense du continent.
