Le Caire, 12 mars 2025 – L’assemblée générale extraordinaire de la Confédération Africaine de Football (CAF), tenue ce mercredi 12 mars au Caire, a consacré la reconduction de Patrice Motsepe à la présidence de l’institution. Une élection sans surprise, qui traduit la volonté des fédérations africaines de maintenir une certaine stabilité dans la gestion du football continental. Toutefois, au-delà de cette continuité, ces élections ont aussi marqué l’émergence de nouveaux visages influents, dont Samuel Eto’o, désormais membre du Comité Exécutif, et Ahmed Yahya, qui prend place au Conseil de la FIFA.
Patrice Motsepe : la stabilité avant tout
En reconduisant Patrice Motsepe à la tête de la CAF, les instances africaines ont fait le choix de la continuité. Depuis son accession à la présidence en 2021, le dirigeant sud-africain a engagé plusieurs réformes visant à améliorer la gouvernance du football africain, notamment en matière de transparence financière et de développement des infrastructures. Son bilan, bien que parfois critiqué sur certains dossiers comme l’organisation des compétitions interclubs, semble avoir convaincu une majorité des fédérations membres. Son nouveau mandat sera scruté de près, notamment sur les questions de l’indépendance financière de la CAF et du renforcement de la compétitivité des clubs africains sur la scène internationale.
Samuel Eto’o : l’ascension d’un dirigeant ambitieux
L’entrée de Samuel Eto’o au Comité Exécutif de la CAF constitue l’un des moments forts de ces élections. Déjà président de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot), l’ancien attaquant du FC Barcelone s’impose de plus en plus comme une figure incontournable du football africain. Son franc-parler et sa volonté de modernisation lui ont valu autant d’admirateurs que de détracteurs, mais son influence grandissante est indéniable. Avec ce nouveau poste, Eto’o pourra peser directement sur les décisions stratégiques du football africain et défendre sa vision d’un sport mieux structuré et plus compétitif.
Ahmed Yahya : l’Afrique renforce sa voix à la FIFA
L’accession du Mauritanien Ahmed Yahya au Conseil de la FIFA est un signal fort pour le football africain. En intégrant l’instance dirigeante mondiale, l’ancien patron du football mauritanien aura l’opportunité de représenter les intérêts du continent à un niveau décisionnel supérieur. Son parcours à la tête de la Fédération Mauritanienne de Football, où il a œuvré pour le développement du football local, laisse entrevoir un mandat marqué par la défense des projets africains auprès de la FIFA.
Le Sénégal, le grand perdant de ces élections
Si ces élections ont souri à certains, elles ont également laissé des déçus. Le président de la Fédération Sénégalaise de Football, qui espérait obtenir un poste clé, a été écarté des instances dirigeantes. Un revers surprenant pour un pays dont le football brille ces dernières années, notamment avec sa victoire à la CAN 2022 et sa présence régulière en Coupe du Monde. Ce résultat met en lumière les luttes d’influence qui se jouent en coulisses au sein de la CAF et la complexité des alliances politiques dans le football africain.
Quel avenir pour le football africain ?
Avec cette nouvelle équipe dirigeante, la CAF entre dans une phase charnière. L’enjeu sera de consolider les acquis tout en apportant des améliorations structurelles nécessaires pour faire du football africain un véritable acteur majeur sur la scène mondiale. La question des droits de diffusion, la professionnalisation des clubs et l’organisation des compétitions internationales restent des défis majeurs pour cette nouvelle mandature. Reste à voir si cette équipe saura relever ces défis et offrir à l’Afrique du football l’essor qu’elle mérite.
Jean-Marc Ashraf EDRON
