Elon Musk lance un boycott contre Netflix, accusé de promouvoir des contenus « pro-trans » auprès des enfants

Elon Musk, le PDG de Tesla et de X (ex-Twitter), a déclenché cette semaine une nouvelle controverse en appelant au boycott de la plateforme de streaming Netflix. Il accuse l’entreprise américaine de diffuser des programmes « pro-trans » destinés, selon lui, à un jeune public.
Tout est parti d’une publication sur les réseaux sociaux d’un internaute annonçant la résiliation de son abonnement Netflix pour protester contre ces contenus. Elon Musk a aussitôt relayé le message en affirmant avoir pris la même décision. Dans les jours suivants, il a partagé une vingtaine de messages critiquant la plateforme, pointant notamment une série pour enfants dès sept ans mettant en scène un adolescent transgenre, ainsi que la série « The Baby-Sitters Club ».
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Impact économique et silence de Netflix
À la suite de cet appel, le titre de Netflix a connu une baisse notable à Wall Street mercredi, suivie d’un nouveau recul jeudi. Sollicitée par plusieurs médias, la société n’a pas encore réagi publiquement. L’impact réel sur le nombre d’abonnés demeure difficile à mesurer, puisque Netflix ne publie plus ses statistiques d’abonnement de manière trimestrielle.
Un discours qui séduit l’extrême droite américaine
Cette prise de position d’Elon Musk s’inscrit dans une série de déclarations récentes qui résonnent avec les thèmes de l’extrême droite américaine. Le milliardaire dénonce régulièrement ce qu’il considère comme un « endoctrinement idéologique » des jeunes par la communauté LGBTQ+.
Le sujet revêt pour lui une dimension personnelle : sa fille transgenre, Vivian Wilson, a publiquement coupé les liens avec lui après avoir changé de genre, une décision qu’il a contestée à plusieurs reprises dans les médias.
Un débat global sur l’influence des plateformes
La polémique intervient dans un contexte plus large où l’influence culturelle et psychologique des grandes plateformes numériques est de plus en plus discutée. En Europe, plusieurs dirigeants politiques ont exprimé leurs inquiétudes sur le sujet. En Allemagne, Emmanuel Macron a récemment mis en garde contre « l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des adolescents ».
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Pour le sociologue sénégalais Alioune Tine, cette succession de polémiques illustre la polarisation croissante du débat public mondial :
« Le discours social devient binaire : c’est noir ou blanc, pour ou contre, sans nuances. Les influenceurs et les grandes figures médiatiques amplifient cette fracture » (Alioune Tine, entretien à Jeune Afrique, 2024).
Cette affaire relance donc la question du rôle des leaders d’opinion dans la formation des perceptions sociales et du pouvoir des plateformes à modeler les imaginaires, particulièrement chez les plus jeunes.
Imam chroniqueur
Babacar Diop













