« Enseigner avec art : la science intérieure de la leçon réussie »

Par Imam chroniqueur Babacar Diop

Enseigner n’est pas seulement un acte de transmission, c’est une œuvre de création et de conscience. Chaque leçon, si elle est bien préparée, devient un acte de beauté et de lumière. Car, comme l’écrivait le pédagogue français Philippe Meirieu :

« L’enseignant n’est pas un simple passeur de savoirs ; il est un éveilleur d’humanité » (Le Choix d’éduquer, ESF, 1991, p. 24).

Dans le métier d’enseignant, la réussite d’une leçon ne réside pas seulement dans la maîtrise du contenu, mais dans la qualité de la préparation mentale, émotionnelle et méthodique. Voici les sept étapes essentielles pour faire de chaque séance un moment d’inspiration et d’efficacité.

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1. La préparation mentale : enseigner d’abord avec l’esprit

Avant toute planification, l’enseignant doit s’installer dans un état de présence intérieure. Cela suppose de revisiter les objectifs de la leçon, d’imaginer le chemin vers la compréhension et d’anticiper les réactions possibles de la classe.
Selon le neuroscientifique Stanislas Dehaene :

« Apprendre, c’est changer de cerveau ; enseigner, c’est accompagner cette transformation avec patience et stratégie » (Apprendre !, Odile Jacob, 2018, p. 52).

L’enseignant doit se préparer à guider, à écouter, à moduler sa voix et à contenir son stress. La pédagogie devient alors un acte spirituel. Comme le rappelle le Coran :

« Et dis : Seigneur, augmente-moi en savoir » (Sourate Ṭāhā, 20:114).

Imam chroniqueur Babacar Diop commente :

« La préparation mentale est une prière silencieuse : c’est se rappeler pourquoi l’on enseigne, pour qui l’on enseigne, et ce que l’on veut laisser dans les âmes. »

2. La planification dans le livre de préparation

La rigueur est la sœur jumelle de la créativité. Dans son livre de préparation, l’enseignant trace la route :

objectifs cognitifs et comportementaux,

étapes logiques de progression,

durée et flexibilité du temps.

Le philosophe Edgar Morin soulignait que :

« Enseigner, c’est toujours articuler la rigueur de la méthode à la souplesse de l’esprit » (Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur, UNESCO, 2000, p. 47).

Une leçon bien planifiée libère l’enseignant de l’improvisation, sans l’enfermer dans la rigidité.

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3. La conception d’activités vivantes et stimulantes

Une leçon n’est pas un monologue. Elle est une aventure partagée.
Préparer des activités adaptées aux niveaux des élèves permet de maintenir la motivation. Les fiches de travail doivent susciter à la fois la réflexion et la créativité.

La pédagogue américaine Carol Ann Tomlinson note :

« La différenciation pédagogique, c’est l’art de donner à chacun le moyen d’atteindre le même sommet par des chemins différents » (How to Differentiate Instruction in Academically Diverse Classrooms, ASCD, 2017, p. 15).

Imam chroniqueur Babacar Diop ajoute :

« L’élève n’est pas un récipient qu’on remplit, mais une lumière qu’on alimente. Les activités doivent être des étincelles. »

4. La vérification des outils et des expériences

Rien n’est plus frustrant qu’une expérience qui échoue par négligence matérielle. L’enseignant consciencieux s’assure que tout est prêt, sûr et fonctionnel.
Le philosophe Ibn al-Jawzi conseillait déjà :

« Ne te contente pas du savoir théorique sans t’assurer de sa validité dans l’action » (Sayd al-Khātir, éd. Dār al-Kutub al-‘Ilmiyya, p. 112).

Préparer les outils, c’est honorer la science.

5. L’entrée en classe : un acte symbolique

Entrer dans la salle de classe, c’est entrer dans un monde vivant. Un sourire, une salutation, une question introductive suffisent à capter l’attention.
Le prophète Muhammad ﷺ disait :

« Celui qui ne montre pas de respect à nos aînés et ne fait pas preuve de compassion envers nos jeunes n’est pas des nôtres » (Rapporté par At-Tirmidhi, n°1921).

Ainsi, commencer une leçon, c’est commencer une relation humaine.

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Imam chroniqueur Babacar Diop souligne :

« Le vrai enseignant ne cherche pas d’abord à être écouté, mais à être ressenti. Sa présence est une pédagogie silencieuse. »

6. Pendant la leçon : équilibrer, observer, ajuster

Une leçon réussie repose sur un équilibre entre transmission et interaction. Il faut savoir expliquer, mais aussi écouter. Observer les signes d’attention, ajuster le rythme, encourager les timides, dynamiser les actifs.
Le psychologue Daniel Goleman rappelle :

« L’intelligence émotionnelle est la clé d’un enseignement qui forme des cœurs autant que des cerveaux » (Emotional Intelligence, Bantam Books, 1995, p. 84).

C’est là que la pédagogie devient un art de présence.

7. La clôture : le moment de l’ancrage

En fin de leçon, il faut revenir sur les points essentiels, poser une question qui relie à la vie, et laisser une trace.
Une bonne clôture donne envie de revenir.

Imam chroniqueur Babacar Diop conclut :

« Une leçon n’est parfaite que lorsqu’elle continue à vivre dans l’esprit de l’élève, bien après la cloche. »

Vers la perfection pédagogique

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L’enseignement est un voyage intérieur et collectif.
Comme le disait Cheikh El Hadji Malick Sy :

« Enseigner, c’est semer pour l’éternité, car les fruits de la science ne se fanent pas » (Khilaç az-Zahr, Médina Baye, 1924).

Dans les prochaines publications, nous verrons comment ces principes prennent forme concrètement dans chaque matière, pour transformer la théorie en excellence vivante.

Imam chroniqueur Babacar Diop