Fièvre de la Vallée du Rift : Saint-Louis face à une épidémie meurtrière qui inquiète les autorités sanitaires

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Fièvre de la Vallée du Rift : Saint-Louis face à une épidémie meurtrière qui inquiète les autorités sanitaires

La région de Saint-Louis traverse une période critique avec la résurgence de la fièvre de la Vallée du Rift (FVR), une maladie virale transmise par les moustiques et touchant aussi bien les humains que les animaux d’élevage. Selon le dernier rapport de la Direction régionale de la Santé, la région a enregistré 138 cas confirmés en l’espace de trois semaines, dont 15 décès.

L’épidémie, qui s’étend désormais aux cinq districts sanitaires de la région, a mis les services de santé en état d’alerte maximale. Le rapport fait également état de 17 cas encore actifs, 91 guérisons et 4 patients hospitalisés.

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Le premier cas avait été détecté le 21 septembre dernier, marquant le début d’une propagation rapide. Depuis, les équipes médicales multiplient les opérations de sensibilisation communautaire, les campagnes de désinsectisation et le renforcement de la surveillance sanitaire dans les zones à haut risque, notamment celles proches des zones humides et d’élevage.

Les spécialistes rappellent que la Fièvre de la Vallée du Rift est une zoonose — c’est-à-dire une maladie qui se transmet de l’animal à l’homme — et qu’elle constitue un danger sanitaire et économique majeur dans les régions d’élevage.
Selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, 2024), « la lutte contre cette fièvre nécessite une approche intégrée associant santé humaine, santé animale et préservation de l’environnement ».

Les autorités sanitaires locales, appuyées par le ministère de la Santé, poursuivent les investigations épidémiologiques afin de mieux comprendre les vecteurs de propagation et d’endiguer la crise. En attendant, les populations sont invitées à éviter tout contact avec les animaux malades, à utiliser des moustiquaires imprégnées et à signaler tout cas suspect dans les structures de santé.

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Cette flambée épidémique rappelle la vulnérabilité des zones nord du Sénégal face aux maladies liées aux changements climatiques et aux mouvements de bétail.
Comme le soulignait le Dr Ousmane Ndiaye, épidémiologiste sénégalais, dans son ouvrage Santé publique et risques émergents au Sahel (Éditions L’Harmattan, 2022, p. 174) :

« Le réchauffement climatique, les pluies irrégulières et la proximité entre humains et animaux d’élevage créent un environnement favorable à l’émergence et à la propagation de virus zoonotiques. »

Les prochaines semaines seront décisives pour contenir la propagation de cette maladie redoutable qui frappe durement Saint-Louis, région déjà fragilisée par d’autres défis sanitaires et environnementaux.

imam chroniqueur
Babacar Diop

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