Gambie : Trois bébés prématurés meurent dans une polyclinique après l’explosion d’un transformateur à Banjul

DUNIA News | Mardi 14 octobre 2025 – Banjul
Une tragédie a frappé la capitale gambienne dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 octobre 2025. Une explosion de transformateur électrique dans le quartier hospitalier de Banjul a provoqué une coupure de courant prolongée dans plusieurs infrastructures médicales, entraînant la mort de trois bébés prématurés placés sous assistance respiratoire à la Polyclinique Royale de Banjul.
Un incident soudain et dévastateur
Selon les premiers rapports recueillis par DUNIA News Gambie, l’explosion s’est produite vers 2 h 40 du matin. Le transformateur principal de la zone, alimentant notamment la polyclinique, la maternité régionale et un centre de dialyse, aurait surchauffé avant d’exploser, provoquant un incendie mineur et une panne totale d’électricité.
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Les générateurs de secours de l’hôpital n’ont pas démarré immédiatement, laissant plusieurs services dans l’obscurité pendant plus de 25 minutes, selon les témoignages du personnel.
Durant cette interruption, trois nouveau-nés prématurés en couveuse ont perdu la vie, faute d’alimentation électrique pour leurs respirateurs artificiels.
Des cris et des larmes dans la salle de néonatologie
À l’aube, la salle de néonatologie s’est transformée en un lieu de désespoir. Des infirmières, bouleversées, ont raconté à DUNIA News la scène de panique :
« Nous avons tout essayé, les médecins couraient, certains tentaient de ventiler les bébés à la main. Mais sans courant, sans lumière, tout s’est effondré. »
L’un des médecins de garde, sous couvert d’anonymat, a confirmé que le générateur de secours était en panne depuis plusieurs jours en raison d’un défaut de maintenance.
Colère et indignation du personnel médical
La direction de la polyclinique a publié un communiqué exprimant sa « profonde douleur » et promettant une enquête interne.
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« Nos pensées vont aux familles. Cet incident tragique révèle des défaillances systémiques dans la maintenance énergétique des infrastructures hospitalières », indique le communiqué signé par le directeur médical, Dr. Lamin Sanneh.
Des employés de l’hôpital dénoncent une mauvaise gestion du matériel électrique et une absence de contrôle régulier du générateur. Certains affirment avoir alerté les autorités sanitaires à plusieurs reprises sur la vétusté des installations.
Enquête ouverte par les autorités
Le ministère gambien de la Santé, dans un message relayé sur les antennes de la GRTS, a confirmé l’ouverture d’une enquête conjointe menée par la National Disaster Management Agency (NDMA) et la Gambia Public Utilities Regulatory Authority (PURA) pour déterminer la cause exacte de l’explosion et les responsabilités administratives.
Le ministre de la Santé, Dr. Ahmadou Lamin Samateh, s’est rendu sur les lieux dans la matinée, promettant de « tirer toutes les leçons nécessaires » et d’auditer immédiatement tous les équipements électriques hospitaliers du pays.
« La mort de ces enfants est une douleur nationale. Aucun parent ne devrait perdre un bébé parce qu’une prise de courant a cessé de fonctionner. »
Témoignages des familles endeuillées
Devant la polyclinique, les pleurs et les chants religieux ont rythmé la journée. Les familles des victimes, originaires de Bakau et Serrekunda, réclament justice et réparation.
Fatou Jallow, mère d’un des nourrissons, effondrée, a confié à DUNIA News :
« Mon bébé était vivant hier soir. Ils m’ont dit qu’il respirait bien. Ce matin, on m’a juste dit que la lumière s’était éteinte et qu’il était parti. Est-ce que c’est comme ça qu’on soigne les enfants dans ce pays ? »
Des associations de défense des droits des patients ont dénoncé une « catastrophe évitable », soulignant la nécessité urgente d’équiper les hôpitaux de groupes électrogènes modernes et de systèmes de secours automatiques.
Réactions nationales et appel à la réforme
Sur les réseaux sociaux, les messages de colère et de tristesse se multiplient sous le hashtag #BanjulBlackoutTragedy.
Des internautes rappellent que la Gambie a connu plus de dix coupures majeures depuis le début de l’année, souvent sans avertissement.
L’opposition, par la voix du député Ousainou Darboe, a demandé une session parlementaire d’urgence :
« Nos hôpitaux sont des zones de mort lente. Si trois bébés sont morts à Banjul, combien meurent chaque jour dans les cliniques rurales sans qu’on le sache ? »
Le gouvernement a promis un plan d’investissement dans l’énergie hospitalière, incluant l’installation de transformateurs sécurisés et de générateurs automatiques dans tous les centres urbains d’ici 2026.
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Une tragédie qui relance le débat sur la santé publique
Cet incident tragique remet sur la table la question de la fiabilité des infrastructures médicales en Gambie, où les coupures de courant sont fréquentes, même dans les capitales régionales.
Les professionnels de santé appellent à moderniser le système hospitalier et à garantir une maintenance régulière des équipements essentiels.
« Nous avons perdu trois vies fragiles à cause d’un fil électrique et d’une panne de générateur. Ce n’est pas un accident, c’est une négligence collective », a déclaré un médecin du Royal Victoria Hospital de Banjul.
Une nation en deuil
Alors que les corps des trois nourrissons ont été remis aux familles pour inhumation, le pays tout entier exprime sa compassion. Des veillées de prière sont prévues dans plusieurs mosquées de Banjul et Serrekunda.
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Pour les habitants, cette tragédie restera comme un cri d’alarme : celui d’un système de santé qui vacille à chaque coupure de courant.
Rédaction DUNIA News Gambie — Banjul / Serrekunda / Bakau
Par Frédéric Herman Tossoukpe
Rédacteur en chef – DUNIA News International













