La bande de Gaza traverse l’une des pires crises humanitaires de son histoire récente. Depuis le début de l’offensive israélienne en octobre 2023, les violences n’ont cessé de s’intensifier, laissant derrière elles un bilan humain alarmant. Plus de 51 000 Palestiniens ont péri en six mois, selon les autorités sanitaires locales, et plus de 116 000 personnes ont été blessées.
Les frappes israéliennes ont particulièrement ciblé les zones densément peuplées, y compris des camps de déplacés. Le 16 avril, des bombardements sur Beit Lahia, Jabalia et Mawasi ont coûté la vie à au moins 35 civils, parmi lesquels de nombreuses femmes et enfants. Les rescapés décrivent des scènes d’horreur : tentes incendiées, corps calcinés, et familles ensevelies sous les décombres.
Quelques jours auparavant, le quartier de Shuja’iyya à Gaza-ville avait également été frappé, causant la mort de 35 personnes supplémentaires. L’armée israélienne a affirmé viser un cadre du Hamas, mais les preuves recueillies sur place montrent que les victimes étaient principalement des civils.
Outre les bombardements, le blocus imposé par Israël aggrave encore la crise. L’entrée de l’aide humanitaire est extrêmement restreinte, privant des millions de Gazaouis de nourriture, de soins et d’eau potable. Des milliers d’enfants souffrent de malnutrition aiguë, et les hôpitaux, en grande partie détruits, sont à bout de souffle.
La situation a également attiré l’attention des institutions internationales. En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Parallèlement, la Cour internationale de justice (CIJ) examine une plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël.
Malgré les pressions internationales, les perspectives de cessez-le-feu restent faibles. Les pourparlers diplomatiques n’ont abouti à aucun accord durable, et les bombardements se poursuivent. Selon les agences humanitaires, Gaza est au bord de l’effondrement total.
À mesure que les jours passent, le monde assiste, souvent impuissant, à la lente agonie d’une population prise au piège, privée de ses droits fondamentaux, dans ce qui est désormais qualifié par plusieurs observateurs comme une tragédie humanitaire sans précédent.
Imam chroniqueur Babacar Diop
