
Après une longue période de silence, l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a récemment pris la parole pour commenter la situation sécuritaire préoccupante dans l’est du pays. Cette intervention fait suite aux accusations du président actuel, Félix Tshisekedi, qui l’a désigné comme instigateur des troubles actuels en s’alliant avec des forces étrangères.
Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, Tshisekedi a affirmé que son prédécesseur soutenait secrètement des groupes rebelles pour déstabiliser le pays. En réaction, Kabila a accordé une interview au média sud-africain Sunday Times, où il a décrit la crise actuelle comme “multidimensionnelle”, englobant des aspects sécuritaires, humanitaires, politiques, sociaux, moraux et éthiques. Il a également suggéré que les racines de cette crise remontent à 2021.
Cette prise de parole de Kabila, après une longue période de mutisme, rappelle l’adage de Blaise Pascal : “Le silence est la plus grande persécution ; jamais les saints ne se sont tus.” En choisissant de s’exprimer à ce moment précis, Kabila semble vouloir défendre son héritage politique et clarifier sa position face aux allégations portées contre lui.
Le philosophe autrichien Ludwig Wittgenstein a écrit : “Ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence.” Cette citation souligne l’importance de s’exprimer lorsque le silence n’est plus tenable, une démarche que Kabila semble avoir adoptée en rompant son mutisme pour aborder des questions cruciales concernant la souveraineté et la stabilité de la RDC.
Les analystes politiques estiment que cette intervention pourrait avoir des répercussions significatives sur la scène politique congolaise. Selon eux, le timing de cette déclaration n’est pas anodin et pourrait influencer les alliances et les perceptions au sein de l’opinion publique. Comme l’a noté le philosophe Jean Brun, “Le langage est l’harmonique de ce que nous ne pouvons pas dire mais qui sourd en nous du Commencement et de la Fin des Temps.” Ainsi, la parole de Kabila pourrait révéler des non-dits et des tensions latentes au sein du paysage politique congolais.
En conclusion, le retour de Joseph Kabila sur la scène médiatique, après des années de silence, marque un tournant dans le discours politique en RDC. Cette prise de parole, chargée de significations implicites et explicites, pourrait redéfinir les dynamiques politiques et sécuritaires du pays dans les mois à venir.
Imam chroniqueur Babacar DIOP