
Par Dunia News
Le 28 avril 2025, une annonce discrète de BIP Radio Cotonou signalait l’ouverture, le lendemain, d’une session criminelle spéciale à la CRIET. Cette session, à huis clos, était exclusivement consacrée à des mineurs accusés de viol sur d’autres enfants de moins de 13 ans. Du 29 avril au 12 mai, treize jeunes, dont certains en détention provisoire depuis 2019, ont comparu pour des faits d’une gravité exceptionnelle.
Si la loi impose le huis clos pour protéger l’identité des mineurs, ce silence juridique empêche souvent le public de prendre conscience de l’ampleur de la crise que traverse notre jeunesse. Entre auteurs précoces de violences sexuelles et victimes impuissantes, ces enfants incarnent une double tragédie.
Lors de cette session, Maître Claire-Lize Henry HARRY, présidente de l’Association des Femmes Avocates du Bénin, a tenu des propos d’une rare clarté : « La plupart de ces enfants ne savent même pas pourquoi ils sont là ». En effet, ils n’ont jamais reçu d’éducation juridique, ni sur leurs droits, ni sur les notions fondamentales de consentement, dignité, ou limites personnelles.
Et pourtant, une fois jugés et condamnés, ces mineurs sont orientés vers les prisons ou les centres de sauvegarde. Rarement, on questionne les causes en amont, les failles dans notre système éducatif, le manque de prévention, ou encore l’absence de dialogue sur les violences sexuelles dès le plus jeune âge.
Depuis plusieurs années, je plaide pour une mesure simple, mais essentielle : 👉🏾 « Vacciner juridiquement notre jeunesse ».
Non pas par des discours menaçants, mais par une pédagogie accessible, adaptée et précoce. Il s’agit d’outiller les enfants dès l’école avec des repères juridiques clairs : savoir ce qu’est un droit, un non-consentement, un abus, une infraction. Comprendre aussi qu’ils peuvent dire non, demander de l’aide, et ne pas reproduire les violences subies.
Le Bénin ne pourra pas espérer une société pacifiée, inclusive et juste, tant que l’éducation juridique préventive ne sera pas reconnue comme une priorité nationale.
Je vous invite à venir découvrir nos initiatives concrètes, menées avec de nombreux enfants, lors de notre événement du 28 juin 2025 au Palais des Congrès de Cotonou.
Parce que prévenir vaut mieux que punir, et que nos enfants méritent mieux qu’une cellule pour apprendre la loi.