
Au Bénin, les tentatives de contournement de la loi fondamentale pour susciter un troisième mandat de Patrice Talon continuent d’alimenter la polémique. Face à cela, des voix s’élèvent pour rappeler l’importance du respect de la Constitution, contre ces ambitions personnelles et démesurées. Dans cette dynamique, Julia Akpaki, Secrétaire adjointe chargée des affaires féminines du Parti « Les Démocrates » et membre du Conseil Économique et Social (CES), a réaffirmé la nécessité de préserver les principes démocratiques, en particulier le respect des dispositions constitutionnelles. Dans une récente publication, elle a souligné que les appels à un troisième mandat pour le Président Talon sont non seulement illégaux, mais aussi dangereux pour l’avenir du Bénin.
C’est en s’appuyant sur un extrait de l’article 42 de la Constitution du Bénin que Julia Akpaki a commencé son adresse au peuple béninois, précisant clairement sa position : « En aucun cas, nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux mandats de Président de la République ». Cette disposition est une garantie contre les dérives autoritaires et vise à assurer une alternance démocratique stable, un principe fondamental pour la consolidation de la démocratie béninoise.
De plus, les débats alimentés autour d’un possible troisième mandat du chef de l’État béninois, Patrice Talon, devraient, à l’heure actuelle, être relégués au passé. La décision de la Cour constitutionnelle sur ce sujet a déjà tranché cette question de manière claire et ferme.
Cependant, malgré cette interdiction explicite, certains soutiens de la mouvance présidentielle insistent sur l’idée d’un troisième mandat. Selon la Secrétaire adjointe chargée des affaires féminines du Parti « Les Démocrates », ces tentatives vont à l’encontre de l’esprit de la Constitution et de l’engagement de plusieurs générations de Béninois pour préserver la démocratie et la paix. Elle se demande pourquoi certains, qui ont combattu aux côtés des grands patriotes comme Monseigneur Isidore de Souza et le général Mathieu Kérékou pour instaurer la démocratie en 1990, se retrouvent aujourd’hui à vouloir détruire cet acquis précieux.
Le Bénin à la croisée des chemins
La conseillère au CES met en lumière la situation précaire dans laquelle se trouve le Bénin depuis 2016. Le pays vit sous une pression socio-politique et économique croissante, exacerbée par une gouvernance qui semble déconnectée des attentes de la population. Selon elle, les tentatives de prolonger le mandat du Président Talon risquent d’envenimer cette situation et de faire basculer le pays dans une crise politique profonde, dont les conséquences pourraient durer plusieurs générations.
Elle rappelle également que la Constitution du Bénin est la base de tout l’édifice démocratique et que personne, qu’on soit président ou citoyen, n’a le droit de la violer. “Les thuriféraires de la mouvance”, qui font la promotion d’un troisième mandat, sont, selon elle, responsables d’une tentative de déstabilisation de l’ordre constitutionnel, et doivent être traités en conséquence.
La nécessité d’une transition pacifique
Pour Julia Akpaki et son parti, « Les Démocrates », l’enjeu est clair : il s’agit de préserver les acquis de la Conférence nationale des Forces Vives de la Nation de 1990, qui a permis au Bénin de se réconcilier avec la démocratie après des années de régime autoritaire. Elle plaide pour une transition pacifique en 2026, où la démocratie et la paix doivent primer sur toute ambition personnelle.
Le Président Talon, en tant que chef de la majorité présidentielle, doit, selon elle, s’assurer que ses soutiens respectent la Constitution et évitent de nourrir des illusions dangereuses. La priorité doit être de garantir la stabilité du pays et de préparer une alternance pacifique et démocratique lors de la prochaine élection présidentielle.
Un appel à la conscience citoyenne
Dans ce contexte, Julia Akpaki lance un appel à tous les Béninois, quelles que soient leurs orientations politiques, pour qu’ils mettent de côté les intérêts partisans et se concentrent sur l’essentiel : préserver la démocratie et la paix dans le pays. Elle rappelle que la Constitution du Bénin a été élaborée avec soin pour protéger les valeurs fondamentales du pays, et que toute tentative de contournement de cette loi fondamentale serait une trahison des sacrifices consentis par les générations précédentes. « Quant à nous Démocrates, rien ne pourra nous détourner de ce pour quoi, nous travaillons depuis 2020 et bien avant, à savoir, sauver ce qui reste du Bénin démocratique et rebâtir un Bénin qui rassure les générations futures », a-t-elle conclu.