
Ce dimanche 11 mai 2025, l’Albanie a entamé un nouveau chapitre de son histoire politique avec l’ouverture des bureaux de vote pour ses 11e élections législatives depuis la fin du régime communiste en 1991. Dans un climat mêlant attente, espoir et enjeux décisifs, plus de 3,7 millions d’électeurs sont appelés à se rendre aux urnes pour désigner les 140 députés qui siégeront au Parlement.
Les opérations de vote ont débuté à 7h du matin (heure locale) et se poursuivront jusqu’à 19h, soit 17h GMT. Le scrutin s’annonce particulièrement disputé, avec la participation de 53 partis politiques et trois grandes coalitions. Le paysage politique albanais, profondément remodelé ces dernières années, se retrouve aujourd’hui à un tournant critique.
En tête des intentions de vote selon les derniers sondages figure le Parti socialiste, dirigé par l’actuel Premier ministre Edi Rama. Fort de ses réformes économiques et de son positionnement pro-européen, ce dernier espère décrocher un nouveau mandat. Cependant, la concurrence reste rude, notamment avec l’Alliance de la Grande Albanie, menée par l’ancien chef du gouvernement Sali Berisha, ralliant 25 formations sous l’égide du Parti démocrate.
D’autres forces politiques cherchent également à s’imposer, telles que la Coalition euro-atlantique, le Parti des opportunités et l’Alliance pour une nouvelle démocratie. Si leurs chances d’obtenir une majorité restent limitées, leur présence pourrait influencer la composition finale du Parlement, d’autant que la législation albanaise impose un seuil de 1 % des suffrages pour accéder à un siège.
Afin de garantir la transparence du processus électoral, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a déployé une mission de 100 observateurs venus de 31 pays différents. Leur rôle est de veiller au bon déroulement des opérations, un enjeu crucial dans un pays toujours en phase de consolidation démocratique.
La diversité culturelle et religieuse de l’Albanie, à majorité musulmane mais comprenant aussi des minorités catholiques et orthodoxes, est largement représentée dans les listes électorales. Ce pluralisme reflète un pays tourné vers l’intégration européenne, tout en restant attaché à ses équilibres internes.
Les résultats provisoires sont attendus dans la nuit, aux alentours de minuit (22h GMT). Cette élection, scrutée de près par la communauté internationale, pourrait bien dessiner les contours d’une nouvelle ère pour la démocratie albanaise et ses ambitions sur la scène régionale et européenne.
Imam chroniqueur Babacar Diop