Le canton de Gbatopé (les villages de Yobomé; Yobo-sedzro-Zor; Fati) célèbre la Femme Rurale

Inades-Formation Togo et Inter Pares à travers le projet Egalité des genres par l’agroécologie menée par les femmes en Afrique de l’Ouest (EGALE-AO) plaident pour un accès équitable des femmes à la terre et aux ressources productives.

Yobomé (Commune Zio 1) – À Yobomé, le sol a symboliquement pris la parole pour dire ce que les femmes rurales répètent depuis des décennies : sans terre, pas d’autonomie. C’est autour de cette vérité simple, mais puissante, que s’est tenue la célébration différée de la Journée Internationale de la Femme Rurale, organisée par les Groupes d’Epargne et de Crédit en collaboration avec Inades-Formation Togo et son partenaire d’appui financier de Inter Pares.

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Placé sous le thème « Promouvoir l’accès au foncier pour l’autonomisation économique des femmes rurales », l’événement a réuni 510 participants dont 482 femmes venues des préfectures du Zio1 et de Yoto2, en présence des autorités locales, chefs traditionnels, partenaires techniques et de nombreux invités.

Le représentant d’Inades-Formation Togo a salué la résilience des femmes rurales et rappelé l’importance du foncier dans leur quête d’indépendance. Il a également souligné le rôle central de sa structure dans la promotion de l’émancipation et de l’autonomisation des femmes, particulièrement en milieu rural.
« Pour Inades-Formation Togo, œuvrer pour l’émancipation et l’autonomisation de la femme n’est pas un simple slogan. C’est un engagement concret qui guide toutes nos actions, surtout en milieu rural où les obstacles à l’accès à la terre, à la formation et aux moyens de production restent nombreux. Investir dans la femme rurale, c’est investir dans l’avenir de nos communautés. Mais cet investissement ne peut porter ses fruits que si la femme a accès à la terre et aux outils nécessaires pour développer ses activités. Sans terre, pas d’autonomie, pas de développement durable », a-t-il insisté.
Il a également appelé à la mise en place de politiques publiques courageuses pour lever les barrières coutumières et juridiques qui freinent encore l’accès des femmes à la propriété foncière.

Mme la première adjointe au maire de la commune Zio 1 a salué la pertinence du thème retenu et réaffirmé la volonté du conseil communal d’accompagner toutes les initiatives en faveur de la femme rurale.
« La femme rurale est le socle de notre développement local. Elle mérite des politiques foncières inclusives qui lui garantissent la reconnaissance de ses droits et la sécurité de ses activités agricoles », a-t-elle déclaré, invitant les femmes à poursuivre leur mobilisation collective et à faire entendre leurs voix dans les espaces décisionnels.

Les participantes ont partagé des témoignages émouvants sur les progrès réalisés grâce aux appuis d’Inades-Formation Togo et de Inter Pares, notamment dans la gestion de leurs activités génératrices de revenus et la consolidation de leur autonomie économique.

Moment fort : la lecture du plaidoyer des femmes rurales, porté par leur représentante, a vibré comme un cri du cœur et transmis à Mme l’adjointe au maire de la commune Zio 1.
« Nous, femmes du Zio1 et du Yoto2, demandons à nos autorités locales et traditionnelles de garantir notre accès à la terre et de nous associer davantage à la gouvernance foncière. L’égalité d’accès à la terre est une condition de notre dignité et de notre contribution au développement », a-t-elle affirmé sous les applaudissements nourris de l’assistance.

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Des sketchs éducatifs et jeux participatifs ont été présentés par des groupes de femmes et de jeunes, illustrant avec humour et réalisme les injustices foncières et les défis quotidiens auxquels les femmes rurales font face. Ces moments de détente et de réflexion ont permis de conscientiser les participants sur l’importance d’une répartition équitable des ressources et sur la nécessité d’un engagement collectif pour un monde rural plus égalitaire.

Togbui Maglo Kossi V, Chef Canton de Gbatopé, a salué cette mobilisation féminine exemplaire et rappelé les valeurs d’unité et de complémentarité.
« Une société ne peut se développer si la femme reste en marge. Hommes, accompagnez vos épouses et vos filles dans leur quête de justice et d’autonomie. Femmes, continuez à vous battre avec sagesse et persévérance. C’est ensemble que nous construirons un avenir meilleur pour nos enfants », a-t-il conseillé.
Il a également invité les chefs traditionnels à adapter certaines pratiques coutumières afin de faciliter l’accès des femmes à la terre, dans le respect des traditions et de la cohésion sociale.

Au-delà des discours et des festivités, cette journée à Yobomé a été un espace d’apprentissage, de plaidoyer et de mobilisation communautaire. Elle a mis en lumière la force et la détermination des femmes rurales, véritables actrices du changement social.
En clôturant la cérémonie, le représentant d’Inades-Formation Togo a réaffirmé l’engagement de son institution à œuvrer, aux côtés des communautés et des partenaires, pour un accès équitable au foncier et pour la consolidation de la justice sociale en milieu rural.

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De Yobomé est monté un message d’espérance et de responsabilité : la femme rurale n’a pas besoin de compassion, mais de reconnaissance et d’opportunités.
Car donner à la femme la possibilité de posséder et de cultiver la terre, c’est lui offrir la liberté de nourrir, d’éduquer et de transformer sa communauté.
Et si, en fin de compte, le vrai développement durable commençait par le partage équitable de la terre entre les mains de celles qui la font vivre ?

Jean-Marc Ashraf EDRON