L’annonce de l’instauration du Sénat dans notre pays continue de susciter des débats au sein de l’opinion publique. Tandis que certains estiment que cette chambre haute est un instrument indispensable pour renforcer la démocratie et améliorer le processus législatif, d’autres s’interrogent sur son utilité et s’inquiètent du coût qu’elle pourrait engendrer.
Pour mieux comprendre les motivations derrière la mise en place de cette institution et son impact sur le fonctionnement de notre système politique, nos confrères de Denyigba Africa Médias (DAM) ont recueilli l’avis de KOMOSSI Mazamèsso Marco, un acteur engagé qui défend la pertinence du Sénat. Dans cet entretien exclusif, il revient sur le rôle essentiel que cette chambre haute pourrait jouer et tente d’apporter des réponses aux préoccupations des citoyens.
DAM : Monsieur KOMOSSI Mazamèsso Marco, merci de nous accorder cet entretien. La question du Sénat est au cœur des débats et suscite de nombreuses interrogations. Pourquoi, selon vous, cette institution est-elle nécessaire pour notre pays ?
KOMOSSI Mazamèsso Marco : Merci à vous pour cette opportunité de clarification. Je comprends parfaitement les inquiétudes de nos compatriotes, et je salue leur engagement à vouloir mieux cerner les enjeux institutionnels qui façonnent notre démocratie.
Beaucoup se demandent si un pays comme le nôtre a vraiment besoin d’un Sénat. Il est important de rappeler que la justification d’un Sénat ne repose pas uniquement sur la superficie d’un État ou le nombre de ses habitants, mais surtout sur la nécessité de renforcer le processus législatif et d’assurer une meilleure représentativité des différentes composantes de la nation.
Dans toute démocratie bien structurée, il est primordial d’avoir une chambre haute qui puisse examiner en profondeur les lois avant leur adoption définitive. Le Sénat joue ce rôle fondamental : il est une instance de réflexion et de pondération, permettant d’éviter des décisions législatives hâtives et garantissant une législation plus stable, plus adaptée aux réalités nationales et plus résistante aux aléas politiques.
DAM : Vous parlez de meilleure représentativité. Pouvez-vous nous expliquer comment le Sénat pourrait améliorer cette dimension ?
KOMOSSI Mazamèsso Marco : Absolument. L’un des rôles majeurs du Sénat est d’apporter une plus grande diversité dans la prise de décisions nationales. Contrairement à l’Assemblée nationale, qui est composée de députés élus au suffrage universel direct, le Sénat accueille des membres issus de divers horizons : des élus locaux, des représentants des collectivités territoriales, des experts, des personnalités du monde académique et des figures de la société civile.
Cette composition permet de garantir une prise en compte plus équilibrée des réalités locales. Beaucoup de décisions prises au niveau national doivent être adaptées aux spécificités des territoires. Avec un Sénat bien structuré, nous éviterons le risque d’une centralisation excessive du pouvoir et favoriserons une meilleure articulation entre les institutions locales et l’État.
En somme, le Sénat peut devenir un véritable levier de développement territorial, en veillant à ce que les réalités des populations soient mieux prises en compte dans l’élaboration des politiques publiques.
DAM : Certains citoyens expriment cependant des inquiétudes quant au coût que pourrait engendrer cette nouvelle institution. Le pays peut-il vraiment se permettre cette dépense supplémentaire ?
KOMOSSI Mazamèsso Marco : C’est une question légitime, et je comprends parfaitement ces préoccupations. Il est vrai que toute nouvelle institution implique un budget de fonctionnement. Mais il est essentiel de voir le Sénat comme un investissement dans la qualité de notre démocratie, et non comme une charge inutile.
Un Sénat bien structuré et efficace permet d’améliorer la gouvernance et d’éviter des erreurs coûteuses dans la prise de décision. Par exemple, si une loi est mal préparée et doit être amendée ou abrogée après adoption, cela peut avoir des conséquences économiques et sociales bien plus lourdes qu’un processus législatif bien encadré dès le départ.
Par ailleurs, il est tout à fait possible de concevoir un Sénat avec une organisation optimisée et un budget maîtrisé, afin qu’il ne devienne pas un fardeau pour les finances publiques. L’essentiel est d’assurer une gestion rigoureuse des ressources, tout en mettant l’accent sur l’efficacité et la plus-value démocratique qu’apportera cette institution.
DAM : Vous avez récemment eu l’occasion de défendre ces arguments dans une interview précédente. Que souhaitez-vous dire à ceux qui restent sceptiques face à cette réforme ?
KOMOSSI Mazamèsso Marco : Je les invite d’abord à approfondir la réflexion et à se documenter sur le rôle des institutions démocratiques. Une démocratie ne se construit pas seulement autour d’élections et d’un pouvoir exécutif fort. Il faut des mécanismes de régulation et de contrôle qui garantissent une gouvernance équilibrée et durable.
Le Sénat ne doit pas être vu comme une institution de trop, mais plutôt comme un contrepoids institutionnel nécessaire, permettant de garantir que les lois et décisions prises soient bien réfléchies et adaptées à nos réalités nationales.
Le débat est toujours ouvert, et je pense que plus nous en parlerons, plus nous pourrons comprendre ensemble les enjeux et les bénéfices d’une telle réforme.
DAM : Un dernier mot pour nos auditeurs et lecteurs ?
KOMOSSI Mazamèsso Marco : Oui, j’aimerais inviter tout un chacun à suivre la vidéo de mon intervention sur Denyigba Africa Médias (DAM), où je détaille davantage les enjeux de cette réforme.
J’encourage également chaque citoyen à rester engagé et informé, car la démocratie appartient à tous. Il ne suffit pas d’être spectateur ; il faut aussi participer activement aux discussions et aux décisions qui façonnent notre avenir commun.
Restons ouverts au dialogue et à l’apprentissage, car c’est ensemble que nous bâtirons une nation plus forte, plus juste et plus participative.
DAM : Merci, Monsieur KOMOSSI Mazamèsso Marco, pour cet échange enrichissant.
KOMOSSI Mazamèsso Marco : Merci à vous pour cette opportunité de clarification et de partage.
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