L’Union Européenne envisage d’abaisser le plafond du prix du pétrole russe à 45 dollars le baril

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L’Union Européenne envisage d’abaisser le plafond du prix du pétrole russe à 45 dollars le baril

L’Union européenne pourrait resserrer encore davantage l’étau économique autour de la Russie. Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé une proposition visant à réduire le plafond du prix du pétrole russe exporté par voie maritime, le faisant passer de 60 à 45 dollars le baril.

Cette mesure s’inscrit dans le cadre du 18e paquet de sanctions que l’Union européenne prévoit d’adopter pour renforcer la pression sur Moscou en réponse à la guerre en Ukraine, toujours en cours. Selon Mme von der Leyen, les revenus générés par les exportations de pétrole constituent encore près d’un tiers du budget russe, ce qui en fait une cible stratégique pour affaiblir les capacités de financement du Kremlin.

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« Nous devons continuer à priver la Russie des ressources qui alimentent sa machine de guerre », a affirmé la présidente de la Commission européenne, citée par l’agence Anadolu.

Une réponse sceptique de la Russie

La réaction de la Russie ne s’est pas fait attendre. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a exprimé un profond scepticisme quant à toute possibilité de rapprochement ou d’entente avec l’Union européenne sur cette question.

« Jusqu’à présent, aucun signe de convergence en vue d’accords futurs avec l’Europe n’a été ressenti », a-t-il déclaré devant la presse, ajoutant que « l’Europe reste centrée sur une logique de confrontation, en entretenant une posture de bravade militariste ».

Ces propos reflètent un climat diplomatique de plus en plus tendu entre Bruxelles et Moscou, alors que les efforts de négociation semblent au point mort. La Russie, tout en dénonçant la stratégie de sanctions, maintient sa position ferme, dénonçant ce qu’elle considère comme une guerre économique menée par l’Occident.

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Une stratégie de longue haleine

Cette initiative s’inscrit dans une série de mesures adoptées depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Le précédent, 17e train de sanctions, avait été adopté le 20 mai dernier, incluant notamment des restrictions supplémentaires sur les technologies sensibles, les services financiers, et des sanctions individuelles contre plusieurs proches du pouvoir russe.

L’Union européenne justifie l’intensification de ces sanctions par la nécessité d’augmenter le coût économique de la guerre pour Moscou et de renforcer le soutien à l’Ukraine, notamment sur le plan humanitaire, militaire et institutionnel.

Si cette proposition de réduction du prix plafond est adoptée, elle pourrait intensifier la guerre économique entre les deux blocs, mais aussi créer de nouvelles tensions sur les marchés de l’énergie, déjà instables depuis le début du conflit.

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Contexte géopolitique complexe

Alors que les États membres de l’Union européenne continuent de débattre de cette proposition, les observateurs avertissent que toute modification du plafond des prix pourrait avoir des répercussions globales, notamment sur les pays du Sud fortement dépendants du pétrole russe bon marché.

Dans ce contexte géopolitique tendu, la réduction envisagée à 45 dollars le baril est perçue comme un signal politique fort, visant à affirmer l’unité européenne face à Moscou. Toutefois, son efficacité réelle dépendra de la coordination internationale, notamment avec les alliés du G7 et les principaux acteurs du marché pétrolier mondial.

Imam chroniqueur Babacar Diop

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