Marco Rubio en Israël : Washington tente une nouvelle médiation pour consolider la trêve à Gaza

Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, est arrivé en Israël jeudi soir dans le cadre d’une mission diplomatique visant à renforcer les efforts de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Selon l’agence Anadolu, citant le média public israélien KAN, cette visite s’inscrit dans la continuité des démarches entreprises par la Maison-Blanche pour stabiliser une région en proie à des tensions persistantes.
Un plan global sous l’impulsion de Donald Trump
Le département d’État américain a indiqué que la mission de Marco Rubio consiste à « soutenir la mise en œuvre réussie du plan global du président Donald Trump pour mettre fin au conflit à Gaza ». Ce plan, selon Washington, repose sur trois piliers : la consolidation de la trêve, la réhabilitation humanitaire du territoire palestinien, et la réouverture de canaux de dialogue entre les parties en conflit.
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Cette initiative s’ajoute à une activité diplomatique internationale intense, marquée notamment par les efforts de la France, qui a récemment réaffirmé ses priorités : la cessation des hostilités et l’acheminement d’une aide humanitaire massive aux populations civiles.
Des contacts diplomatiques en chaîne
La venue de Marco Rubio intervient peu après celle du vice-président américain JD Vance, qui avait effectué un séjour de trois jours en Israël. Au cours de sa visite, JD Vance s’était entretenu avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et plusieurs responsables israéliens de haut rang. Ces discussions avaient pour objectif de réactiver les canaux de médiation déjà ouverts à Doha, où des responsables turcs ont rencontré des dirigeants du Hamas.
Selon des sources diplomatiques relayées par Anadolu, la première phase de l’accord de cessez-le-feu est entrée en vigueur le 10 octobre 2025, marquant un tournant dans les négociations après plusieurs mois d’impasse.
Un équilibre fragile entre diplomatie et réalités du terrain
Si la diplomatie américaine cherche à se positionner en médiatrice clé, de nombreux observateurs soulignent la fragilité du processus. En effet, les tensions demeurent vives sur le terrain, et la question du retrait israélien des territoires occupés reste au cœur des débats.
Comme l’a rappelé un analyste du Middle East Institute, « toute trêve sans règlement politique durable risque d’être éphémère, car elle ignore les racines historiques et territoriales du conflit » (Middle East Institute Report, 2025, p. 42).
De son côté, le commentateur Baudouin Bernard, interrogé par Senego, estime que « pour faire la paix, Israël doit respecter les Palestiniens et se retirer des territoires occupés. Jérusalem appartient aux deux communautés ». Des propos qui traduisent le désenchantement d’une partie de l’opinion internationale quant à la possibilité d’une paix juste et durable.
Analyse : un test diplomatique pour Washington
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La mission de Marco Rubio s’apparente à un test diplomatique majeur pour les États-Unis, désireux de regagner une influence significative au Moyen-Orient après plusieurs années de repositionnement.
Toutefois, comme le souligne la politologue américaine Elena Tacheva, spécialiste des relations israélo-palestiniennes, « la médiation américaine est perçue avec méfiance, car elle s’est souvent alignée sur les priorités sécuritaires d’Israël plutôt que sur les aspirations nationales palestiniennes » (The U.S. and the Middle East Peace Process, Cambridge University Press, 2024, p. 118).
Entre trêves temporaires et initiatives diplomatiques en cascade, la route vers une paix durable à Gaza semble encore longue et semée d’embûches.
Imam chroniqueur
Babacar Diop













