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Ousmane Sonko face aux députés : 150 minutes de vérité, de démocratie et d’engagement républicain

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Ousmane Sonko face aux députés : 150 minutes de vérité, de démocratie et d'engagement républicain

Le vendredi 21 février 2025, l’Assemblée nationale du Sénégal a été le théâtre d’un exercice démocratique majeur : le Premier ministre Ousmane Sonko y a répondu aux questions des députés durant une session de 150 minutes, un moment crucial pour la transparence et la redevabilité de l’action gouvernementale.

Une séance sous haute attente

Conformément à l’article 85 de la Constitution sénégalaise, cette session parlementaire a été organisée afin de permettre aux élus du peuple d’interpeller le chef du gouvernement sur les enjeux nationaux. Initialement prévue à 9 heures, elle a finalement démarré à 16 heures en raison de questions logistiques. Dix députés ont eu l’opportunité d’adresser leurs questions, avec un temps de parole limité à trois minutes chacun.

Aristote disait : “La démocratie, c’est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple.” (Politique, Livre III). Cet exercice de dialogue direct entre le législatif et l’exécutif illustre parfaitement cette maxime en permettant une confrontation des idées et une mise en lumière des politiques publiques.

Les temps forts du débat

  1. La reddition des comptes et la gouvernance

Un des premiers sujets abordés a été le rapport de la Cour des comptes. Plusieurs députés ont interpellé le Premier ministre sur la gestion des finances publiques et les responsabilités à établir. Ousmane Sonko a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à faire la lumière sur les irrégularités et à prendre les mesures nécessaires :

“Nous ne tolérerons plus l’impunité. L’argent public appartient au peuple, et nous veillerons à ce que chaque franc soit utilisé de manière efficiente et transparente.”

En référence à l’article 23 de la loi organique sur la Cour des comptes, le Premier ministre a rappelé que les audits effectués doivent faire l’objet de poursuites judiciaires si des malversations sont avérées.

Jean Bodin, père de la science politique moderne, disait : “Il n’est de richesse que d’hommes.” (Les Six Livres de la République, 1576). Sonko a insisté sur la responsabilité des gouvernants à rendre compte de leur gestion pour assurer le développement du pays.

  1. La dette publique et les finances de l’État

Le niveau d’endettement du pays a été un point de friction important. Certains parlementaires ont exprimé leurs inquiétudes face à l’accroissement de la dette. Ousmane Sonko a détaillé la stratégie du gouvernement pour contenir cette dette et la rendre soutenable :

“Nous devons réorienter nos emprunts vers des projets structurants et productifs. Il n’est pas question d’hypothéquer l’avenir de nos enfants pour des dettes improductives.”

Citant l’article 14 du Code de transparence des finances publiques, il a insisté sur l’obligation de l’État à justifier l’impact des dettes contractées.

Platon disait : “L’homme qui ne se préoccupe pas de la politique ne mérite pas d’être appelé citoyen.” (La République, Livre VIII). Cette déclaration trouve un écho dans la nécessité d’une gestion rigoureuse et d’un suivi parlementaire constant.

  1. Crise sociale et mesures d’accompagnement

Les licenciements massifs dans certains secteurs, notamment les hydrocarbures et les télécommunications, ont été une préoccupation majeure. Le Premier ministre a annoncé un ensemble de mesures pour atténuer l’impact de ces décisions, notamment par la formation et la reconversion des travailleurs touchés. En citant l’article 15 du Code du travail sénégalais, il a rappelé que “tout employé licencié pour raison économique doit bénéficier d’une assistance à la réinsertion”.

Ousmane Sonko face aux députés : 150 minutes de vérité, de démocratie et d'engagement républicain

Jean-Jacques Rousseau, dans Du Contrat Social (1762), affirmait : “Un État ne peut prospérer que si ses citoyens vivent dignement.” Ousmane Sonko s’est appuyé sur cette idée pour justifier des politiques sociales visant à préserver la cohésion nationale.

  1. La souveraineté économique et les réformes structurelles

Interrogé sur les réformes économiques et l’indépendance financière du Sénégal, Sonko a insisté sur la nécessité d’une refonte structurelle de l’économie nationale. Il a déclaré :

“Un pays ne peut prétendre à la souveraineté s’il dépend entièrement des financements extérieurs. Notre priorité est de renforcer nos industries locales et de promouvoir la consommation de nos propres ressources.”

Adam Smith, dans La Richesse des Nations (1776), rappelait : “Le véritable moteur de la prospérité d’un pays réside dans sa capacité à produire et à innover.” Cette réflexion éclaire la nécessité pour le Sénégal de diversifier son économie pour assurer un développement durable.

Un exercice de démocratie vivante

L’intervention du Premier ministre a été perçue comme un moment d’échange constructif entre l’exécutif et le législatif. Cette séance, bien que tendue par moments, a illustré l’importance du dialogue et de la transparence dans la gestion des affaires publiques.

Montesquieu déclarait : “Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.” (De l’Esprit des Lois, 1748). Cette rencontre parlementaire, en soumettant l’action gouvernementale à la critique, a pleinement joué ce rôle de contre-pouvoir.

En conclusion, ces 150 minutes de débats auront permis de clarifier plusieurs points d’actualité et de rassurer sur la vision du gouvernement. Comme disait Alexis de Tocqueville dans De la Démocratie en Amérique (1835) : “La grandeur d’un pays ne repose pas seulement sur ses lois, mais sur l’esprit dans lequel elles sont appliquées.”
Imam chroniqueur ( Babacar DIOP)
Tel: 77562 91 69

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