
À l’approche du pèlerinage 2025, la Délégation Générale au Pèlerinage (DGP) intensifie ses efforts pour offrir une meilleure expérience aux fidèles sénégalais en partance pour les lieux saints de l’Islam. Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, le Délégué Général, Dr Aboubacar Sarr, a détaillé les principales innovations et recommandations mises en place cette année. Ces mesures visent à optimiser l’organisation du Hajj, faciliter les démarches administratives et garantir un séjour plus confortable aux pèlerins.
Un nouveau système de préinscription avec la BIS
L’une des grandes innovations de cette édition est la mise en place d’un système de préinscription via la Banque Islamique du Sénégal (BIS). Ce dispositif, qui fonctionne du 13 décembre 2024 au 10 janvier 2025, vise à fluidifier les inscriptions et éviter les files d’attente interminables observées les années précédentes. Grâce à cette mesure, les pèlerins pourront réserver leur place plus tôt et bénéficier d’un accompagnement personnalisé tout au long du processus.
Décentralisation des visites médicales pour plus d’efficacité
Afin d’éviter les congestions et les retards liés aux contrôles de santé, la DGP a décidé de décentraliser les visites médicales. Au lieu d’un seul point d’examen à Dakar, plusieurs centres seront mis en place dans différentes régions du pays. Cette initiative permettra aux futurs pèlerins d’effectuer leurs bilans médicaux sans avoir à parcourir de longues distances ni subir de longues attentes.
Selon Dr Sarr, « cette mesure est essentielle pour assurer le bien-être des pèlerins et garantir leur aptitude physique à accomplir le Hajj dans de bonnes conditions ». Les examens médicaux porteront sur des tests de dépistage, des vaccinations obligatoires et des conseils sanitaires adaptés au climat et aux exigences du pèlerinage.
Une restauration adaptée grâce aux traiteurs sénégalais
Un autre changement majeur concerne la restauration des pèlerins à Mouna et Arafat. Contrairement aux éditions précédentes où cette prestation était assurée par des entreprises étrangères, l’organisation du service de restauration sera désormais confiée à des traiteurs sénégalais. Cette décision a été validée par les autorités saoudiennes et vise à offrir aux pèlerins des repas plus adaptés à leurs habitudes alimentaires.
« Nos compatriotes auront désormais accès à des plats qu’ils connaissent et apprécient, préparés par des cuisiniers sénégalais expérimentés », a expliqué le Délégué Général. Cette mesure devrait également réduire les plaintes liées à la qualité et à la quantité des repas servis sur place.
Un séjour réduit à 21 jours pour alléger la charge des pèlerins
L’une des recommandations phares de cette édition est la réduction de la durée du séjour à 21 jours. Ce changement a été initié pour limiter les contraintes financières et logistiques liées à un long séjour en Arabie saoudite. En raccourcissant la durée du voyage, la DGP espère également mieux maîtriser l’organisation des départs et retours des pèlerins.
Réorganisation des voyagistes privés pour un encadrement efficace
Dans le souci d’améliorer la coordination des voyages, les agences privées opérant dans le secteur du Hajj ont été regroupées en dix entités de 1 000 pèlerins chacune. Ce réajustement, dicté par les autorités saoudiennes, vise à assurer une meilleure supervision et une harmonisation des services offerts aux pèlerins.
Un cahier des charges strict a été élaboré pour encadrer ces agences, avec des exigences claires en matière de transport, d’hébergement et d’accompagnement spirituel. La DGP a également mis en place un mécanisme de suivi rigoureux pour s’assurer du respect des engagements pris par les voyagistes.
Des guichets régionaux pour faciliter les inscriptions
Pour la première fois, des guichets uniques d’enrôlement et d’inscription seront installés dans cinq grandes régions : Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor, Tambacounda et Diourbel. Ces pôles régionaux permettront aux futurs pèlerins d’effectuer toutes leurs démarches administratives sans avoir à se déplacer jusqu’à la capitale.
Ces guichets regrouperont les services de la Gouvernance, de la Police, du ministère de la Santé, du Service d’Hygiène et de la Banque Islamique du Sénégal. Cette initiative vise à simplifier les formalités et éviter les engorgements habituels à Dakar.
Gestion financière et stabilité des coûts
Sur le plan financier, la Banque Islamique du Sénégal a été désignée comme l’unique institution en charge des transactions liées au pèlerinage. Cette mesure vise à sécuriser les paiements et assurer une transparence totale dans la gestion des fonds.
Le taux de change du rial saoudien a été fixé à 168 FCFA, contre 162 FCFA en 2024, en raison des fluctuations du marché monétaire international. Malgré cette légère hausse, le forfait global du Hajj a été maintenu à 4 300 000 FCFA afin de ne pas pénaliser les pèlerins.
Quota et répartition des pèlerins sénégalais
Le Sénégal bénéficie cette année d’un quota de 12 860 places, réparties entre la Délégation Générale au Pèlerinage (1 860 places) et les agences privées (11 000 places). Cette répartition vise à garantir un équilibre entre le secteur public et les opérateurs privés, tout en permettant une meilleure gestion des flux de voyageurs.
Un calendrier des vols optimisé pour un départ fluide
Les premiers vols sont prévus pour le 27 mai 2025 et s’échelonneront jusqu’au 30 mai 2025. Pour assurer un transport efficace, la DGP a retenu deux compagnies aériennes : Air Sénégal et Fynas, chacune prenant en charge 50 % des pèlerins.
Le retour des fidèles est programmé entre le 22 et le 25 juin 2025, avec un encadrement renforcé pour éviter les désagréments logistiques qui avaient marqué certaines éditions précédentes.
Accompagnement spirituel et formation des pèlerins
En amont du départ, des sessions de formation seront organisées dans toutes les régions pour préparer les pèlerins aux rites du Hajj. Ces sessions aborderont les aspects spirituels, logistiques et pratiques du pèlerinage afin de garantir une meilleure compréhension des étapes du voyage sacré.
Des guides expérimentés accompagneront également les groupes de pèlerins tout au long du parcours, veillant à ce que chacun puisse accomplir ses rites dans les meilleures conditions possibles.
Renforcement des mesures de sécurité et d’assistance
Consciente des défis liés à un rassemblement de cette envergure, la DGP a prévu un renforcement des mesures de sécurité et d’assistance sur place. Un dispositif médical spécifique sera mis en place pour répondre aux urgences, avec des équipes médicales sénégalaises présentes à Médine, La Mecque et Mina.
En collaboration avec les autorités saoudiennes, des efforts supplémentaires seront faits pour assurer la sécurité des pèlerins, notamment lors des grands rassemblements comme la lapidation de Satan à Mina.
Vers un pèlerinage plus organisé et accessible
Avec ces nombreuses réformes, la Délégation Générale au Pèlerinage entend offrir aux fidèles une expérience plus fluide et plus conforme aux attentes. « Notre objectif est d’améliorer l’organisation du Hajj chaque année, en prenant en compte les retours des pèlerins et en adaptant nos services aux réalités du moment », a conclu Dr Sarr.
L’édition 2025 du pèlerinage s’annonce donc sous le signe du renouveau, avec des innovations qui devraient faciliter la vie des pèlerins sénégalais et leur permettre de vivre cette expérience spirituelle dans les meilleures conditions possibles.
Imam chroniqueur Babacar DIOP