RDC : le choléra ravage le pays, Médecins Sans Frontières tire la sonnette d’alarme

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RDC : le choléra ravage le pays, Médecins Sans Frontières tire la sonnette d’alarme

La République démocratique du Congo (RDC) traverse une crise sanitaire d’une ampleur inquiétante. Depuis le début de l’année 2025, plus de 58 000 cas suspects de choléra et 1 700 décès ont été recensés, selon le ministère de la Santé et Médecins Sans Frontières (MSF).

À l’approche de la saison des pluies, les autorités sanitaires redoutent une aggravation de la situation. « La propagation rapide du choléra à travers le pays nous préoccupe énormément. Sans mesures urgentes, d’autres flambées sont inévitables », a alerté à Kinshasa le Dr Jean-Gilbert Ndong, coordonnateur médical de MSF, cité par l’agence Anadolu.

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Une réponse humanitaire à bout de souffle

Face à cette urgence, MSF a multiplié ses interventions dans les provinces les plus touchées — Nord et Sud-Kivu, Maniema, Tshopo, Sankuru, Équateur et Kinshasa — avec 16 opérations d’urgence ayant permis la prise en charge de plus de 35 800 patients et la vaccination de 22 000 personnes.

Mais l’organisation humanitaire se dit confrontée à d’importantes limites. « Les structures sanitaires ne sont pas adaptées et les intrants médicaux manquent », déplore Ton Berg, cheffe des programmes MSF au Sud-Kivu. Elle appelle à « une mobilisation urgente des partenaires humanitaires », notamment dans les zones reculées où les populations demeurent sans accès aux soins de base.

Des causes multiples et structurelles

L’aggravation de l’épidémie trouve ses racines dans un ensemble de facteurs : infrastructures d’assainissement défaillantes, inondations récurrentes, déplacements massifs liés aux violences dans l’Est du pays, et faiblesse chronique du système de santé.

À ces problèmes structurels s’ajoutent des phénomènes conjoncturels aggravants : changement climatique, hausse des températures et pénurie d’eau potable dans de grandes villes comme Kinshasa et Lubumbashi.

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Un contexte sécuritaire qui complique tout

Les opérations humanitaires se heurtent également à d’importantes contraintes logistiques et sécuritaires. Les aéroports de Bukavu et Goma, sous contrôle partiel des rebelles du M23, restent difficilement accessibles, entravant l’acheminement de médicaments et de matériel médical.

« L’insécurité et le manque d’accès aux soins mettent des vies en danger chaque jour. Le choléra doit redevenir une priorité nationale », insiste Ton Berg, exhortant les autorités congolaises et les bailleurs internationaux à agir sans délai.

Analyse :
Cette flambée de choléra révèle une fois encore les vulnérabilités chroniques du système de santé congolais, incapable de faire face seul à des crises récurrentes dans un contexte de pauvreté, d’instabilité et de dérèglement climatique. Pour de nombreux observateurs, seule une coopération internationale renforcée et un investissement durable dans les infrastructures sanitaires permettront de briser ce cycle tragique.

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Imam chroniqueur
Babacar Diop

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