Sahara occidental : le Conseil de sécurité des Nations unies s’apprête à voter une résolution soutenant le plan d’autonomie proposé par le Maroc

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Sahara occidental : le Conseil de sécurité des Nations unies s’apprête à voter une résolution soutenant le plan d’autonomie proposé par le Maroc

Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se prononcer ce vendredi sur une résolution sensible qui pourrait redéfinir la position internationale sur le Sahara occidental. Le texte, défendu notamment par les États-Unis et la France, soutient le plan d’autonomie proposé par le Maroc comme base « crédible et réaliste » de règlement du conflit, tout en renouvelant le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, la MINURSO.

Depuis près d’un demi-siècle, le Sahara occidental demeure un territoire disputé. Ancienne colonie espagnole, il a été intégré au Maroc en 1975, une décision contestée par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, qui réclame un référendum d’autodétermination. En 1991, un cessez-le-feu avait permis la création de la MINURSO, censée encadrer ce référendum. Trente ans plus tard, aucun scrutin n’a vu le jour, et les positions restent figées.

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Dans le texte soumis au vote, le Conseil de sécurité reconnaît que l’autonomie sous souveraineté marocaine constitue « la solution la plus réalisable pour une paix durable ». Pour Rabat, cette formulation représente une victoire diplomatique majeure. Pour le Front Polisario et Alger, c’est au contraire un recul historique, une négation du droit du peuple sahraoui à choisir librement son destin.

Le débat au sein du Conseil reste tendu. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni soutiennent le plan marocain. La Russie et la Chine plaident pour une approche plus équilibrée, rappelant le droit à l’autodétermination inscrit dans la Charte des Nations unies. Plusieurs pays africains, comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, appuient la position marocaine, tandis que l’Afrique du Sud et d’autres États de la SADC défendent la cause sahraouie. Le texte doit obtenir au moins neuf voix favorables sur quinze, sans veto d’un membre permanent, pour être adopté.

Au-delà du débat diplomatique, ce vote symbolise un tournant pour le continent africain. Il pose la question du rapport entre stabilité et justice dans les conflits de souveraineté. Valider le plan marocain, ce serait affirmer la primauté de l’unité nationale sur les revendications indépendantistes. Maintenir la perspective d’un référendum, ce serait défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dans les deux cas, l’équilibre est délicat, et les conséquences pourraient être durables.

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Pour l’Afrique, ce vote dépasse la seule question du Sahara occidental. Il reflète la manière dont les institutions internationales redessinent les frontières du possible sur le continent. Car derrière cette résolution se joue aussi la place que l’Afrique entend occuper dans la gouvernance mondiale, entre les pressions diplomatiques des grandes puissances et la quête d’une parole souveraine.

Celine Dou

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